jeudi 13 août 2015

Et si on revenait sur...Abe sapiens

Avant de reprendre les chroniques de nouveautés régulières très bientôt, ci-après un survivant des vacances, envoyé sur Facebook en Juillet, pour cause de souci technique, mais de retour ici, à sa juste place. (et toujours dispo en librairie.)

Abe sapiens
Vol 3 Nouvelle espèce
John Arcudi, Mignola, Scott Allie
Dessins : Sébastien et Max Fiumara
Delcourt juin 2014
L'univers tissé autour de Hellboy est riche et se développe en pleine autonomie, encore davantage depuis l'entrée aux enfers du colosse rouge cornu (Hellboy in hell. Dec 2012)
Celui-ci n'a en effet pas connu de nouvelles aventures solo depuis sa mort, ce qui a permis à la plupart de ses acolytes d'être mis en valeur. A l'instar du mutant mi-homme mi poisson Abe sapiens, dont  nous sont contées ci à la fois  les origines (par flashbacks), mais surtout la quête existentielle.
L'invasion de la terre par des créatures monstrueuses et démoniaques, usurpant l'identité et déformant l'apparence des humains qu'elles agressent n'a pas flanchée depuis le tome précédent. Et le Bprd (bureau pour la recherche paranormale et la défense) est sur les dents, tâchant tant bien que mal de la réguler. Pour se faire, la direction souhaiterait récupérer l'agent Abe sapiens qui a choisi de la quitter après les événements intervenus précédemment.
Ce dernier est choqué et cherche des réponses.

Tout au long de ce tome, sa fuite l'amènera à rencontrer quelques humains tentés par des croyances douteuses (mais rassurantes) persuadés que l'adoration de créatures démoniaques est la solution pour intégrer pleinement un monde nouveau. Ce sectarisme ne plaît pas du tout à notre mutant, qui ne souhaite de plus pas être pris pour un de ces monstres. Coincé entre plusieurs feux donc :  son ex équipe, une secte, et le combat à mener, celui-ci va tenter de découvrir au fond de l'océan, qui il est et ce qu'il peut réaliser pour ramener un peu de paix dans ce monde dévasté.
Cet épisode, paru il y a déjà un an passé, magnifiquement dessiné par la fratrie Fiumara est un hommage à peine déguisé à Lovecraft, mais aussi à Stephen King.
Les scènes de la plage avec ces monstres échoués, renvoient directement à l'histoire : "Les monstres d'Insmouth", tandis que la destruction par l'équipe du BPRD des abominations, et cette campagne désolée par les ravages qu'elles ont pu commettre rappelleront aux amateurs les scènes finales de "The Mist".
Quant à la quête désabusée d'un être mi-homme mi-poisson, cherchant sa réelle identité et son destin, comment ne pas l'associer au monstre de Frankenstein de Mary Shelley ?
A cet égard, la scène où celui-ci est agressé sur la plage par un jeune garçon voulant l'abattre, alors qu'il vient de passer un moment serein avec ses amis , et le fait que ce garçon soit "sacrifié" cruellement ensuite par ces innocents, par pure folie, est une des plus belles de ce tome, particulièrement poétique.
Un ouvrage fantastique, dans son terme le plus noble, et digne des plus beaux récits du genre.
A suivre donc, dans le tome 4 paru en Avril dernier.
> Tous publics (à partir de 10 ans), certaines scènes pouvant choquer.

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