dimanche 17 mai 2015

Catamount : lorsque la bande dessinée met en lumière deux auteurs

Catamount, la jeunesse (T1)
D’après l’œuvre d’Albert Bonneau
Benjamin Blasco-Martinez : Scénario et dessins
Physalis
Avril 2015

Un gros chat sauvage à l'avant plan, tenant entre ses dents un bébé dans un linge. Le tout sur un fond rouge orangé parsemé de flammèches, couleurs de violence. Derrière, une bande Cheyenne massacre une caravane de colons. On s'attend au pire dans cet album, et peut-être au fantastique.
Ce premier tome, de ce qui est annoncé comme une nouvelle série, donne le ton, et ce n'est pas le portrait d'un indien, façon Johnny Depp dans Lone ranger sur le quatrième de couverture qui rassure.

Black possum ©Physalis/Benjamin Blasco-Martinez



1870, Entre le Colorado et le Nebraska : une caravane est sauvagement attaquée par une bande Cheyenne assoiffée de sang.
Pourquoi ? on ne le saura qu'à la fin.
Sauvée in extrémis, car elle avait choisi de prendre un raccourci, la famille de Samuel, constituée de sa femme et de sa jeune fille, arrive trop tard, et ne peut que constater le désastre. Néanmoins, quelques heures plus tard, ceux-ci sauvent par hasard un jeune bébé, qu'un catamount (un gros chat sauvage), avait déplacé du théâtre de la tragédie, afin de pouvoir le dévorer à l’abri des vautours..  Ce petit sera désormais leur garçon et se nommera Catamount.
Mais les Cheyennes, menés par un chef au visage diabolique, reviennent et tentent d'agresser à nouveau leur chariot. Les colons sont secourus à nouveau, cette fois par le septième de cavalerie.
Ce chef indien : Black possum, a une vengeance spéciale à accomplir…


Benjamin Blasco-Martinez est un jeune dessinateur originaire de Moulins, dont c'est le premier album. En Avril 2013, il rencontre sur un salon Odile Bonneau, la fille du romancier Albert Bonneau, (1888-1967, auteur prolifique de romans d'aventures, de cape et d'épée et de westerns) et celle-ci l'interpelle en lui disant que l'adaptation de Catamount serait une bonne idée. Ni une ni deux, Benjamin relève le défi.
P.8 de l'album ©Physalis/Blasco-Martinez
Ce premier tome de 64 pages commence bien. Le trait de l'auteur plutôt  réaliste est fin et minutieux. Quelques belles planches (P. 8 pleine page et 17-18) montrent pleinement son talent. La colorisation est aussi réussie, tout comme le lettrage. Autant dire que pour un premier album, on a envie de mettre un 18/20.
L'intrigue quand à elle, assez étrange est basée sur un suspens lourd, éolue normalement jusqu'à la page 58, c'est à dire la quasi fin, où l'explication de la violence de Black possum est expliquée.
...D'où vient alors ce sentiment étrange de ne plus rien comprendre à ce moment là ? 
On peine en fait à reconnaître un des personnages principaux, les explications de Black Possum sont peu compréhensibles, on se mélange les pinceaux…et l'indien lui-même devient ridicule dans les dernières scènes. Ce constat laisse donc un goût de doux amer.

Mise à part ce petit "défaut", Catamount est un premier album western réussi, dans la veine du Deadman de Jarmush (1995), ou d'Un homme nommé cheval, (Elliot Silverstein, 1970), pour son aspect sauvage et violent, et qui révèle Benjamin Blasco-Martinez comme un auteur talentueux à suivre, dont les éditions Physalis peuvent être fières.

Le site des éditions Physalis

Le blog de Benjamin Blasco-Martinez

Oups, j'allais oublier : Benjamin est en train de travailler à un deuxième album (non signé à ce jour ?) intitulé "Grizzly", sur les mémoires d'un (vrai) soldat de la guerre d'Algérie qu'il a rencontré.
Ses première planches sont visibles sur son blog. Et ça promet.  A suivre donc !

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lundi 4 mai 2015

New avengers va comme un gant à Jonathan Hickman !

New avengers  Tome 1 : Tout meurt
Jonathan Hickman/Steve Epting
Panini comics Avril 2015
Marvel now en Avril 2015

La collection Marvel now qui a relancé récemment l'Univers Marvel (reboot des principales séries), compte déjà 23 titres, et c'est le tour cette fois-ci aux New Avengers d'avoir droit à un traitement de choc.
Le scénariste au style sombre et réaliste très apprécié Johntan Hickman, excelle chez Image avec les titres  de science-fiction : Red wing, East of west, Manhattan project, mais a su aussi transposer sa patte chez Marvel avec les séries Infinity, et Avengers, entre autres.
C'est donc avec confiance qu'on ouvre ce premier volume à la superbe couverture.

Les New avengers, ce sont en fait les Illuminiati, réunis autour d'Iron man, suite à la guerre Kree /Skrulls : Flèche noire, Docteur Strange, Reed Richards, et la Panthère noire, qui ont choisi de travailler de consort pour défendre les intérêts des humains et des mutants sur terre.
Mais au Wankada, de jeunes guerriers en formation sont témoins auprès de leur roi, d'une incursion extra terrestre qui menace l'univers entier. 
Appelé à la rescousse, Namor a rejoint le groupe, qui décide de réunir et utiliser les gems du gant de l'infini pour tenter de lutter contre la menace.
Captain america n'étant quant lui pas du même avis que ces collègues, il est neutralisé. Tandis que Le fauve, ayant hérité du joyaux du professeur Xavier, est intégré.

Le gant de Thanos resconstitué
Black swan
©Panini/Hickman/Epting
Jonathan Hickman choisit le thème de la destruction de mondes pour justifier du rassemblement de ces New Avengers.
Le principe est simple : il faudrait sacrifier d'autres mondes afin de sauvegarder le sien quelques temps.
Les entités repérées au Wakanda sont menées par une jeune femme nommée Black swan dont la froideur n'a d'égal que la beauté.
D'après elle, la terre sera rayée de la carte prochainement car le scénario catastrophique est éprouvé.

Capturée et retenue en otage, elle participe néanmoins à l'explication du phénomène et semble vouloir aider le groupe. Mais les incursions du groupe grâce à la technologie de Black swan dans les mondes parallèles incursifs les mettent devant de lourdes responsabilités.
Que sont-ils face à Terrax, ou son maître : Galaktus, qui est venu se repaître des mondes déchus ?
...On retrouve la notion de sacrifice, souvent abordée dans les comics, mais à un point de non retour global, que l'univers Marvel risque de payer au prix fort. C'est ce qui fait de cet arc un moment clé à nouveau.
New avengers p.37 ©Panini/Hickman/Epting

Nb : L'auteur va jusqu'à user de schémas afin d'expliquer le principe de ces mondes parallèles incursifs, et c'est tout à l'honneur de Johnathan Hickman, qui réussit à nous tenir en haleine avec ce récit, mêlant à la fois réflexion sur le transhumanisme et action, dans la grande tradition des super héros.
Le ton est sombre, les dessins de Steve Epting superbes.. présentant donc ce premier volume comme un incontournable de la maison aux idées.

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Analyses