dimanche 5 mars 2017

Dark museum, une nouvelle série Delcourt à faire frémir !

Dark Museum 01. American Gothic
Gihef, Alcante/Stéphane Perger 
Delcourt 
Février 2017 

La couverture est engageante, quoi que lugubre.
On pourrait dire intrigante aussi, car on reconnait les personnages de ce fameux tableau américain de Grant Wood, avec ces deux fermiers du Middle west, devant leur maison. Mais le titre « Dark museum » la couleur rouge vive qui les baigne, et ces outils posés là de manière éparse dans le fond  de cette grange en ruine, laisse craindre le pire…
Et il s’agit bien de cela.

Nous sommes en 1930, à la foire agricole de Eldon, dans l’Iowa, et la crise frappe la plupart des américains. Le couple Henkel est obligé de vendre son dernier tracteur antique afin de pouvoir nourrir et tenter de soigner leur fils Caleb, affaiblit par la disette.
Un soir, alors que la famille est au bord du désespoir, un automobiliste s’accidente mortellement contre un arbre bordant la petite route longeant leur ferme isolée. Lazarus Henkel va alors prendre une terrible décision, qui va faire basculer leur vie et celle de tout le village…

Je ne connaissais pas Gihef, ni Alcante, les co-scénaristes de cet album, qui publient pourtant régulièrement depuis 2005. Mais Stéphane Perger m’est moins inconnu, lui dont j’ai eu l’occasion d’acheter le tout premier album indépendant paru en 2001 « 11 Rue de templiers ». Il développait déjà dans ce premier opus édité chez Les Temporalistes Réunis, un style propre suffisamment étrange pour provoquer l’intérêt. Ce récit noir et blanc est maintenant bien loin lorsque l’on voit son parcours plutôt réussi, tant avec la série au succès critique Sir Arthur Benton (6 tomes chez EP), que Sequana, ou les univers de Stéphan Wull. Son dessin pourrait être rapproché de celui de Christian de Metter, et je ne pense pas dire de bêtise en avançant que son auteur affectionne particulièrement les ambiances et univers quelque peu glauques, étranges, voire fantastiques. Le polar doit être l’une de ses passions aussi. Bref, un dessinateur au talent marqué, qui nous offre le meilleur de lui-même dans une histoire bien gothique comme celle-ci. 


Il semblerait que Dark museum soit le premier tome d'une nouvelle collection consacrée à des tableaux célèbres, dont le principe d'entrée d'une toile serait de "provoquer chez son observateur une impression morbide que seule une origine mystérieuse semble pouvoir expliquer." (*) American gothic répond à cette exigence, et on souhaite que d'autres titres aussi sympas puissent voir le jour.
Un album dark, comme son nom l’indique, au graphisme et aux couleurs superbes, froidement recommandé ! ;-)

Ps : Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la série Penny dreadfull lorsque j’ai lu cet album. 




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