samedi 19 novembre 2011

Suivons la voie du seigneur des mouches

Des dieux et des hommes T2
Entre chiens et loups
Dionnet, Roberto Baldazzini
Dargaud 2011

Deuxième tome pour cette saga de SF lancée cette année par notre scénariste illuminé préféré, (non, pas Jodorowski !), amateur de séries z et grand amateur de vintage*, Jean Pierre Dionnet.

Pour cette "suite" d'une histoire dont on ne voit pas encore tous les tenants et les aboutissants : un nouveau dessinateur ! C'est le principe, ...et un bon ! car le trait de Roberto Baldazzini est tout a fait convaincant. Sorte de mélange improbable entre Charle Burns et Walter Minus, son style se marie parfaitement à cet épisode mettant en scène une fausse déesse a la tête d'une communauté hippie en plein milieu du désert. Escortée au passage par une bande d'hommes en noir armés de valises tireuses de flèches a embout ronds (...!?)
...Fausse déesse qui se prend pour ce qu'elle n'est pas; ce qui finalement va bien à ce dessinateur italien habitué au détournement sexuel de superbes poupées de papier glacé.**
En tous cas un bon choix de Dionnet, qui devrait permettre grâce à cette série plus grand public d'élargir le lectorat de ce dessinateur au trait agréable .

...Les facultés générales de cette saga à nous proposer autre chose que du ressassé, et a emmener le lecteur dans des contrées hallucinogènes peu fréquentées permettent de se dire que l'on continuera a suivre avec le plus grand intérêt ce titre quelque peu étrange.
On verra plus tard ce que l'ensemble donne et si le plan de départ sensé être homogène a été respecté... En attendant, "suivons la voie du seigneur des mouches !".

* Lire la chronique du premier tome de la saga.

** Roberto Baldazzini est surtout connu aujourd'hui pour ses œuvres érotiques "transformistes" (voire pornographiques ?) stylisées. Pour les plus de dix-huit ans, une note à lire entre autre sur le blog Un monde de bulles.

Sorties du 22 au 26 Novembre 2011

mercredi 16 novembre 2011

Alice au pays des souris rousses

Batwoman
Élégie pour une ombre

Greg Ruka et J H Williams III
Dc Panini
2011

Régulièrement dans l'univers des comics, quelques titres jettent les bases de révolutions à venir, graphiquement ou scénaristiquement, et on pourra à cette occasion utilement se rapporter a l'article sur Bill Sienckiewicz dans Comic box n°73 actuellement en kiosques...

Si ce Batwoman ne propose pas foncièrement un récit hors norme en terme de scénario, même si celui-ci se tient très bien et ne manque ni de punch, ni de rebondissements, on y trouvera d'avantage matière à satisfaction dans le fait de trouver en Batwoman un personnage finalement peu connu du grand public, dans une reconstruction de ses origines plutôt bien faite, (ambiance Lewis Carollienne gothique du meilleur effet), ainsi que dans une approche graphique de tout premier ordre.

...Kate Kane est une belle rousse qui a juré de servir son pays, par tradition, comme ses parents, tous deux militaires de carrière l'ont fait, dans le respect de valeurs morales et ethiques, et s'est engagée dans la très difficle école des cadets suite à un drame terrible qui l'a vu perdre sous ses yeux sa sœur jumelle et sa mère...
Ses attirances sexuelles et son deuil difficile ne lui permettront cependant pas de rester dans ce corps d'élite et elle devra choisir une autre façon de dépenser sa frustration et son désir de justice.
Sur son chemin elle rencontrera... Un grand costaud capé qui l'a prendra sous son aile, et une Alice hallucinée qui n'a peur ni des gros chats, ni des grosses (chauves) souris...

JH Williams, le dessinateur, propose un découpage, un dessin, un style magnifique, que les couleurs de Dave Stewart rehaussent plus qu'intelligemment.
Le cartonnage, le soin apporté à la maquette et la reproduction des couvertures originales participent à l'emballage d'un épisode (recueil des Detective comics 854 à 860), incontournable pour tout amoureux de bel ouvrage, et qui devrait rester dans les annales du comics.

Nb : Batwoman voit édité depuis Septembre aux USA son propre titre en kiosque, où la suite du récit ci-dessus chroniqué a commencé.
A voir sur le blog du dessinateur. ...C'est renversant !
JhWilliams3.com

samedi 12 novembre 2011

Les américains sont les plus fort ? : american vampire

American vampire tome 1
Scott Snyder, Stephen King
Raphael Albuquerque

Panini Vertigo Fev. 2011

Recueil français bienvenu des cinq premiers volume d'un comics américain qui semble faire l'unanimité chez les amateurs.
Il s'agit de l'origine des premiers vampires américains. Leur particularité par rapport à leurs homologues (ainés) "européens" : eux ne craignent pas la lumière, possèdent de grandes griffes acérées, ainsi que des crocs beaucoup plus longs et tranchants.
Cela leur permet de se rebeller contre les mafias de leur congénères  vieillissants.

L'époque : fin du XIXeme siècle début XXeme aux Etats unis.
"T'as encore pas coupé tes ongles chéri !"
Un ancien journaliste, auteur du livre "Mauvais sang", fait le lien dans une mise en abîme, entre les chapitres de cette fiction en racontant sous forme de petits flash backs comment il a assisté à une scène historique improbable. L'attaque du train où un chef de bande, Skinner Sweet sensé être sauvé par ses acolytes a réussi à s'échapper en semant le trouble dans l'escorte, montrant au passage son vrai visage de nouveau vampire, et celui de ses exécuteurs jaloux caché dans l'ombre.

Skinner Sweet fera cependant des petits, (au moins une, la belle Pearl), et essayera de casser la prédominance des anciens vampires.
On ne peut même pas compter sur elles !
(Pearl en échante posture)

...Un scénario plutôt intéressant, épaulé par le grand Stephen King, pour son premier vrai scénario bande dessinée; un dessin coupé au couteau, qui rappelle un petit peu Trillo (voire Griffon par chez nous), avec des couleurs adaptées, dans la ligne de l'ensemble du label Vertigo adultes..
Bref une bonne surprise, et beaucoup d'élégance pour un titre qui sort du lot dans l'effet de mode vampirique de ces cinq dernières années,

Fauteur de trouble ou de paix ? Peacemaker

Peacemaker T1
Ryoji Minagawa
Glénat, 2011

Paru en 2007 chez Ultra jump au Japon, ce manga a la particularité de nous proposer un western, mais à une époque future indéterminée, bien que ressemblant au crépuscule du XIXeme siècle. Du steam punk donc ?

Hope Emerson est un jeune baroudeur, dont le baluchon contient une arme de collection.
Il s'agit de celle de son père, Peace Emerson qui avait choisi la voie du spectacle pour montrer son adresse, avant d'être abattu.
Dans cet univers western décalé, l'unique manière de gagner beaucoup d'argent est de se battre en duel jusqu'à la mort. Hope Emerson va se retrouver embringué malgré lui dans ce grand cirque alors qu'il a promis devant la dépouille de son père de n'utiliser son arme que contre les démons, c'est à dire ceux qui prônent la violence armée.
Obligé de protéger la jeune Nicola, petite fille du patriarche de la famille Crimson à l'origine du gang des criminels cinglés les Crimson executers, celui-ci comprendra seulement en fin de premier tome pourquoi la demoiselle a décidé de leur échapper.

...Ce qui ressort de Peacemaker, c'est l'originalité simple de sa thématique western, avec un dessin relativement classique au niveau du trait.
Les critiques se situeront plus au niveau de la description systématique des "shots" que les duellistes utilisent dans leurs parties, (on sent que l'auteur s'est intéressé de près à cette pratique), tout comme ce futur qui n'apporte finalement  pas grand chose au Manga. On voyage en effet dans des villes qui n'existent pas mais dans un contexte si western qu'on se demande si ce n'est pas un manque de documentation qui a simplement déterminé ce choix.

On attend cependant la suite de Peacemaker avec une relative impatience, (il a paru début Novembre NDLR !),  afin de constater si ce titre tiendra la route.

Sorties du 15 au 19 Novembre 2011

mardi 8 novembre 2011

Raise the dead : zombies d'Albion ?

Raise the dead, tome 1
Léah Moore, John Reppion
Hugo Petrus, Marc Rueda

2011, Avril
Soleil Us comics

Belle couverture d'Arthur Suydam, grand artiste Us  un peu publié en France chez Glénat et comics Usa dans les 80's (Mudwog...) pour cette traduction d'un comics du label Dynamite américain scénarisé en équipe par la propre fille d'Alan Moore. (Auteure d'un grosse poignée de titres depuis 2006...)

La collection Us comics de Soleil compte maintenant une soixantaine de titres, avec pas mal de choses sympas, (cf le Alien chroniqué sur ce blog), dont le ton et les présentations (mis a part les grands formats Tarzan) pourront rappeler à certains feu le label Temeraire.
Cet enième comics profitant, on peut le dire, du phénomène de mode Zombies se lit plutôt donc bien.

Cependant, s'il délivre un dessin assez commun pour le genre, son scénario, même s'il parvient a nous tenir suffisament en haleine jusqu'au bout de ses 88 pages*  surfe sur tellement de poncifs (dont certains beaucoup vus au cinéma) qu'on se demande ce qui a décidé un éditeur a franchir le pas de la publication.
Quant à Soleil, qu'attendent ils de ce titre ?
On préfèrera le local délirant de "Apocalypse à Carson city". (Pas encore chroniqué ici ?, mince !!...)

...Le deuxième tome a paru*, et on va pouvoir vérifier la pertinence de l'engagement. (...A vos commentaires !)  Note dans l'attente : 9,5/20

Mais avec un calcul rapide : 2 x 14,90 = 29,80 €
> achetez plutôt le Halo Jones du papa Moore pour 25 euros, !

*(plus 5 de couvertures : Sean Philipps et Suydam)
**avec une belle couverture parodiant le "Never mind" de Nirvana ...





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