jeudi 27 décembre 2012

XIII : on tourne en boucle ?



XIII T21 l'appât
et XIII Mystery Steve Rowland
Dargaud
Oct 2012

La très bankable série XIII poursuit son chemin, et si on se demandait, à l'aube des années 2000 si on en verrait le bout, la réponse a été donnée avec la parution du 1er tome de la série "spin off" : XIII Mystery en 2008.

Belle idée que de revenir sur les personnages principaux de la série, afin de mieux pouvoir nous faire patienter pour le reste :-) (Tome 19 : 2007, tome 20 : 2011 !)

"L'appât" prend donc la suite directe du "Mayflower", volume du "relaunch" de la série mère en quelque sorte, où XIII, alias Steve Rowland, alias Jason Fly... tente d'échapper à une énième conjuration, tout en reprenant petit à petit conscience de son passé; (voir précédente chronique)

Ici, c'est le colonel Jones qui va servir d'appât dans les montagnes afghanes afin de l'attirer vers ses nouveaux "employeurs".
Pas initnéressant, ce tome transitoire, on le sent, n'offre cependant que peu de rebondissements, se contentant de déruler le fil d'une série bien huilée. Notre héros passe sans broncher.

On lui préfèrera le tome 5 parallèle, dessiné par Richard Guérineau et scénarisé par Fabien Nury, où l'on s'enfonce dans le passé trouble du jeune Rowland, apprenant au passage pas mal de choses qui nous donnent à apprécier différemment (heuuu.. ) ce héros aux identités multiples.
... L'impression de rembobiner le film du "Jour du soleil noir" avec une explication de texte.
Intéressant et divertissant, mais... était-ce nécessaire ?

mercredi 26 décembre 2012

Fear itself : même pas peur !


Fear itself tome 1
Marvel/Panini 
Fevrier 2012
Victor Gischler, Dan Abnett et Andy Lanning, Brandon Montclare et Cullen Bunn
Dessins :  Goran Parlov, Michael Wm Kaluta, Simon Bisley, Ryan Bodenheim et Kyle Hotz

L'univers Marvel est complexe, et les séries principales de ce gros éditeur comics s'aventurre régulièrement dans ce qu"'on appelle des crossovers. c'est à dire des mélanges de genre. Il s'agir de faire cohabiter des personnages de différentes séries le temps d'épisodes partculiers. Cela s'est aussi vu entre éditers (Marvel vs Dc...etc.)
Ici, l'introduction nous rapelle les derniers évènements qui ont plongé la plupart des personnages dans l'incertitude, le doute (Secret invasion, Civil war, Siège..) pour mieux nous plonger encore plus  bas ?

Fear itself (la peur elle-même) regroupe cinq histoires indépendantes parues en fascicules*, et ont en commun de mettre en scène des héros habituellement peu en phase, et une thématique : la Peur.
Comment les héros la gèrent -ils ? et comment celle-ci, dans ce qu'elle a de plus viscérale peut-elle être représentée ?

C'est l'intérêt mais aussi la limite de ce TPB (recueil) qui, s'il donne à lire de façon un peu lourde et confuse des épisodes plein d'énergie, nous englue quelque peu la cervelle. (*Ce ne sont que des spin off de la série principale, d'après certains commentaires de forums, ce qui qui explique sans doute cela.)
Howard the duck "combattant" Man-thing, aux côtés du monstre de Frankenstein, de Miss hulk et Hawkeye.. Namor ne sachant plus  qui il est...
Les dessins sont réalisés par une ribambelle de besogneux, qui, s'ils relèvent le défi nous donnent plus un sentiment de malaise et de gâteau crémé chantilly, qu'à une patisserie de qualité.

J'ai eu du mal à aller jusqu'au bout, soyons honnête, et ai retenu : l'épisode sur l'origine des vampires au Japon, un peu à part dans son côté plus "réaliste", et la notion de "Nexus de toutes les réalités" dans l'épisode Man-thing/Howard the duck, épisode bien déjanté.
... "La chose homme" dont Man-thing (c son pseudo) nous explique tout et le reste sur le super forum Buzzcomics.net


Brrrrrr... j'ai eu vachement peur (de pas finir cette chronique !)

jeudi 13 décembre 2012

Une marionnette dans le désert : tale of sand

Tale of sand
Jim Henson/Jerry Juhl
Ramon K. Perez
Paquet
Nov 2012

Jim Henson, né en 1936 dans le Mississippi était un dessinateur, graphiste. C'est son entrée à l'âge de 17 ans dans l'univers télévisuel des marionnettes, qui l'amena à créer sa série Sam and friends. (...)
Les dix pages d'avant-propos et de prologue de ce bel ouvrage permettent de bien (re)mettre en lumière le travail du créateur (avec Jerry Juhl) de la célèbre émission le Muppet show (1974), pour lequel il est mondialement reconnu.

Entre 1967 et 1968 les deux collègues mirent au point un scénario de ce qui devait devenir un long métrage.. qui n'aboutit jamais.
C'est ce scénario "perdu", mis en image sur environ 150 pages grâce à l'accord et le soutien de sa fille Lisa Henson, et le talent du dessinateur Ramon K perz, qui  permet aujourd'hui de se plonger dans l'univers étrange et psychédélique de Tale of sand. (C'était l'époque !)

 Nous sommes dans les années 60, dans une petite bourgade d'un désert américain.
 Mac est un jeune américain qui se voit littérallement emporté (poussé) par une foule afin d'accomplir une sorte d'épreuve (initiatique ?). Celui-ci doit franchir une ligne, puis courir sans s'arrêter, tandis que divers pisteurs tous plus fous les uns que les autres tentent de le rattraper. (!?)

Cette "épreuve des flèches" indienne prend une allure fantastique, dans la démesure qu'elle fait exploser. Le temps semble ne plus avoir de réalité, ni l'espace, puisque Mac va se retrouver aux prises de tribus arabes, de joueurs de footbal américains, vivre des explosions, des scènes de films classiques... jusqu'à ce que...

Le délire du duo de scénariste aurait effectivement pu donner un sacré film dans les années soixantes. On pense aux Monty Pythons, à Peter Sellers dans The Party.. à des scènes de la mort aux trousses, de 100.000 dollars au soleil... et la démesure sans limite apparente de l'écriture est formidablement mise en valeur par les dessins amples et la mise en page de Perez.

La forme et le fond de ce graphic novel aux dialogues comptés valent le détour.. même si on a un peu le sentiment, que malheureusement.. il arrive un peu trop tard...

Si Tale of sand a obtenu un grand nombre de prix aux Etats unis, il n'est pas sûr qu'il connaisse le même succès par chez nous, mais il est certain que cette oeuvre méritait d'être publiée.









http://www.paquet.li/bd/catalogue/727-jim-henson-s-tale-sand

vendredi 7 décembre 2012

Sans peur et 100 chroniques !

Les 100 chroniques sont dépassées ce mois-ci !

Déjà 100, depuis le 10 Juin 2010, mois où Eddy et Ludovic m'ont gentillement donné leur confiance pour oeuvrer au développement du blog de la boutique Nebular store qu'ils dirigent.

J'en profite pour les remercier de leur enthousiasme et confiance et remercier les lecteurs (que je sais très nombreux :-) pour leurs lectures attentives.

Vive la BD, les comics, les mangas !!  et c'est reparti pour 100 autres lectures !
Continuez à défendre votre libraire indépendant en achetant chez Nebular store !

Swamp thing de Snyder : la sève à la bouche

Olsen, ou Holland ?...
Swamp thing, de sève et de cendre (T1)
Scott Snyder, Yanique Paquette Marco Rudy
Urban comics
Oct 2012

Alec Holland, personnage historique de cette série fantastique créée dans les années 70 par Lein et Wrightson*,  a ressucité  suite aux épisodes crossover "Brightest day" et "the search for swamp thing".

Dans cette relance écrite par Scott Snyder (American Vampire, Batman la cour des hiboux), Alex Olsen est le "remplaçant" factuel d'Holland, au service de la sève qui est une force végétale violente, symbole de la vie, regroupant arbres, lianes, herbes...
Celle-ci rappelle Holland afin de l'aider à lutter contre une force sèche et pourissante, symbole de la mort, qui a déjà à ses côtés quelques humains zombifiés et William, leur chef, un jeune garçon atteint d'une maladie grave qui le rend allergique à la chlorophyle.

Abigail Arcane, la demi soeur de William, hésite entre son attraction vers le côté obscur et son amour "passé" pour la créature des marais, (où l'homme derrière la chose...Olsen ou Holland ?...)
Alec Holland, dont les souvenirs difficiles dans la peau de Swamp thing appellent à la prudence se décidera t'il au sacrifice de chair pour sauver les valeurs qui sont les siennes ?

Dans cette première partie d'un récit prévu en deux tomes, Snyder nous délecte d'une trame alléchante, où la Sève, entité biologique végétale, finalement assez fragile est la nouvelle grande trouvaille, tandis que le monstre pourrissant semble incontrôlable et surpuissant. Les mouches et zombies qui l'entourent indiquent les précédents macabres et gores des autres récits de l'auteur, mais son respect pour l'oeuvre de Lein, et Moore, autre scénariste de la série, permet une relance intéressante.

La suite devrait conclure de belle manière ce comics de légende.

(*) Alec Holland, jeune professeur ayant découvert un produit chimique permettant de synthétiser la chlorophyle, meurt suite à l'une de ses expérience, et se jette en feu dans les marais, devenant the Swamp thing, la créature des marais, faite de mousse et de branches...

samedi 1 décembre 2012

"Bouncer to hell" : jeu de main, jeu de villain !

Bouncer T8 : To hell
Jodorowski/Boucq
Glénat, Nov 2012

Dans ce nouvel épisode, Bouncer, assistant shérif alcolo dans la petite bourgade où on l'avait laissé (ça vous rappelle quelqu'un ?) est tiré de sa partie de poker à L'Infernio par le crime odieux commis sur deux de ses amis.
Parmi eux : une jeune indienne, qui a été transpercée de part en part alors qu'elle était enceinte.
Les coupables :  une bande de corrompus, provenant d'un pénitencier se situant en plein milieu d'un désert accidenté, et dont l'unique accès se fait par le biais d'une voie ferrée longue de plusieurs kilomètres. A la tête de ces bourreaux, le fils dégénéré du patron du pénitencier.
..Autant dire que Bouncer aura fort à faire pour rendre justice..

Commençant par une action dans le présent avec une fuite haletante de Bouncer dans la montagne enneigée, pour échapper aux loups, ce récit donne d'entrée le ton : la survie sera difficile. La suite nous étant comptée tout d'abord sous la forme d'un flash-back avant de revenir au présent direct.

Jodorowski a pondu là un scénario bien sec et tendu, et si on avait déjà apprécié les précédents épisodes de ce qu'il est convenu d'appeler dores et déjà le nouveau classique du western en bande dessinée, (western "adulte" et gore s'il en est*), il s'est particulièrement fait plaisir avec cette nouvelle aventure, qui a changé d'éditeur au passage. Boucq nous ravit quant à lui avec son dessin semi réaliste, qui rappelera les grandes heures d'autres récits comme "Bouche du diable" par exemple.
Un prochain tome nous invite à lire la suite. Le rendez-vous est bien sûr pris avec grand plaisir !

(*) ...La scène où Bouncer se sert d'une main décharnée de cadavre pour éborgner son adversaire restera dans les annales du gore...

Analyses