mardi 28 mai 2013

Carthage a encore de beaux atouts : ses voleurs


Les voleurs de Carthage
T1 le serment du Tophet
Apollo/Tanquerelle
Dargaud
Mars 2013

Si je connaissais assez mal Appollo jusqu'à présent, il est pourtant responsable de superbes histoires comme Biotope, avec Brüno; la Grippe coloniale, (avec Huo-Chao-Si, chez vent d'ouest), ou L'île Bourbon 1730 avec Trondheim. Le nom de Hervé Tanquerelle évoque quant à lui davantage d'albums de bande dessinée française de la fin des années 90/début 2000 :
Découvert via sa "Ballade du petit pendu" chez L'Association, puis son personnage de Tête noire (revue Capsule cosmique, qui résultera en une participation à Lucha libre ensuite), c'est surtout la série "Le legs de l'alchimiste" en 2009 Glénat (collection Loge noire) qui l'a révélé. il a aussi participé au superbe "Professeur bell" scénarisé par Joan Sfar, sur un dessin très proche, et ses "Autres racontars", par Gwen de Bonneval chez Sarbacane ont aussi donné à voir un artiste au trait sachant être (plus) personnel, et qui a su se "placer" sur des projets aux intérêts variés et de qualité.

Dans ce péplum "nouveau genre", Appollo et Tanquerelle nous démontrent qu'il est encore possible de parler de Romains, de Carthage et de gaulois, sans forcément hériter directement de la série Alix ou Astérix, voire Murena, c'est à dire les classiques du genre.
Extrait de la page 7
Car si ces deux derniers font partie du style péplum réaliste, ce n'est par contre pas le cas d'Astérix, qui jouait davantage le ton de l'humour.
Et c'est là qu'Apollon et Tanquerelle se sont bien entendus, car l'humour est omniprésent dans cette nouvelle série, où deux personnages atypiques, un guerrier nubien et un gaulois, tous deux mercenaires, vont se retrouver impliqués malgré eux dans une histoire de vol d'un magnifique trésor dans la cité bientôt détruite de Carthage.

On assiste médusés à une reconstitution historique de qualité, avec moult détails de peuplades, d'armes, d'"évènements, mais sans jamais avoir le sentiment du récit pédagogique à tous prix.
Le contexte n'en est qu'un finalement, même s'il est sérieusement renseigné et abordé, pour une aventure au final prenante et drôle, où un érotisme de bon alois et aussi de mise.
Le dessin est souple et gras, les couleurs d'Isabelle Merlet réussies, et ce premier tome se dévore goulûment.
Les personnages quand à eux nous incitent à les suivre longtemps.

Une belle réussite.

vendredi 10 mai 2013

Locke & key : pas besoin de clefs pour apprécier


Locke & key vol 3 et 4
Joe Hill/Gabriel Rodriguez
Milady graphics
Avril 1013

S'il est permis de donner une bonne note cette semaine (ce mois ?) à une série qui tient la dragée haute à l'ensemble de la production on pourra certainement remettre un 18/20 à Locke & key, tant celle-ci possède tous les atouts que l'on attend du média. (Voir ma précédente chronique du tome 1 pour l'intrigue)

Alliant très bon scénario et grande inventivité, décors variés, personnages attachant, humour et horreur, fantastique.. Tout cela magnifié par le dessin semi réaliste un peu cartoon par moment, le bébé de Joe Hill et Rodriguez emporte l'adhésion et créé une addiction sans cesse croissante.
Quoi de plus normal pour quelqu'un qui, fils de Stephen King (Joe Hill) a baigné dans ce genre d'ambiances glauques et mystérieuses depuis sa plus tendre enfance ?
Encore fallait-il que le binôme formé avec Rodriguez, ainsi que le passage au découpage d'un comics  fonctionne.
Pari pratiquement gagné, en attendant l'ultime (?) tome 5, et, on espère, une adaptation cinéma qui se fait attendre. (Apparemment 3 films au cinéma, plutôt qu'un projet de série TV, abandonné.)
18/20

Alix et Sarapis : la diplomatie antique décortiquée


Alix, l'ombre de Sarapis
Cortegianni, Venanzi, d'après Martin
Casterman
Nov 2012

Cléopatre, influencée par son grand prêtre, voué au Dieu Sarapis, a fait enlever son propre fils Césarion afin de mettre en difficulté César et retrouver son trône dans une Egypte occupée.
Mais Alix, assisté du ministre de Cléopatre, tentent de déjouer cette machination, tout en procédant avec diplomatie.

"La Conjuration de Baal" m'avait laissé un goût de déjà vu dans la bouche,  (une redite de "la Griffe noir, l'île maudite"...), alors que le "Testament de César" m'était apparu beaucoup plus pertinent. 
Lu récemment, "l'Ombre de Sarapis" revisitant l'Egypte et les relations d'Alix et Cléopatre m'a fait passer un assez bon moment. 

Tiens, il se trouve que dans ces deux albums positifs, Marco Venanzi est au dessin. Une coïncidence ? Peut-être pas tant que ça, tant on est malgré nous tenté de retrouver le trait de jacques Martin chez les repreneurs et que ce dernier y arrive plutôt bien. 

Et que dire de François Cortegianni, qui signe là un scénario plutôt intéressant, où l'intrigue, au sens propre comme figuré fonctionne et suffit à faire de ce tome un bon épisode que l'on qualifiera de "Politique". 
Certes on n'a pas d'aventure avec un grand "A", mais le suspense pesant durant toute 'histoire réussi à nous tenir intéressés jusqu'au bout.
Agréable.

Analyses