vendredi 31 décembre 2010

Sorties du 05 janvier 2011

Bandes dessinées :
Arrietty
Chroniques sauvages
Ida T02 Candeur et abomination
Invincible T05 Un autre monde
Les winners T01
Mystère de Marie Roget d'Edgar Allan Poe
Silien Melville - Tome 2
Spyder T01 Ombres chinoises
Star Wars Legacy T09 Le destin de Cade
Starman T03
Un héros presque parfait - Tome 1
Comédie sentimentale pornographique
Conventum
Quatre soeur T01 Enid


Mangas :
Air Gear Tome 25
Captain Tsubasa Tome 5
Maid Sama ! Tome 5
Marine Hunter Tome 2
Mixim 11 Tome 1
Negima Neo Tome 2
Snow in the Dark
Bleach Tome 40
Bloody Monday Tome 3
Dance in the Vampire Bund Tome 2
Eye Shield 21 Tome 34
Fairy Tail Tome 16
Highschool of the Dead Tome 6
H2 Tome 27
Lady and Butler Tome 1
One piece Tome 56
The Royal Doll Orchestra Tome 4

lundi 20 décembre 2010

Gilgamesh : le demi-dieu triste

Gilgamesh
Gwen de Bonneval/Frantz Duchazeau
Tomes 1 et 2
Spécial dix ans (Poisson pilote/Dargaud)
2010

Il est de certaines bandes dessinées comme de certains autres ouvrages : on peut les appréhender de différentes manières et leurs lectures peuvent être envisagées avec de jeunes lecteurs, surtout lorsque l'aspect documentaire en est la source principale.
Et même si la fiction reste un créneau majoritaire et tout à fait honorable dans le domaine de la bande dessinée, l'évolution de la qualité du média depuis plus de trente ans permet à de nombreux albums de pouvoir prétendre à une aura pédagogique majeure.
L'épopée sumérienne du roi d'Uruk, épopée classique datant de 2600 ans avant Jc fait partie de ceux-là.

Frantz Duchazeau, connu pour ses albums de très grande qualité : (les Cinq voleurs de Bagdad, Méliès, Météor Slim...) propose comme à son habitude un dessin au crayon tout en finesse et aux couleurs naturelles particulièrement délectables. De son côté, Gwen de Bonneval, (Messire Guillaume, chez Dupuis, entre autres) a écrit, à partir des traductions du manuscrit original, un scénario plutôt réussi. Il était en effet difficile on imagine de sortir d'écrits antiques en restant compréhensible.)

Cette édition, parue à l'occasion des dix ans de la collection Poisson pilote regroupe les deux albums parus originellement en 2004 et 2005.
Pour ceux qui découvriraient cette magnifique histoire album par album, on peut cependant émettre quelques réserves : En effet, le premier tome resitue le contexte originel et propose de (re)découvrir l'histoire de ce roi géant, et son amitié avec son double Enkidu. Les diverses aventures qu'ils vont être amené à vivre ensemble sont pleines d'émotions et de rebondissements (batailles, affrontements avec des dieux ou des personnages mythiques), ce qui rend sa lecture tout à fait abordable par de jeunes publics. La fin un peu abrupte laisse néanmoins un goût de suspens, mais qui amène logiquement vers le second tome.
L'épopée de Gilgamesh étant au programme de sixième, on peut donc envisager de le proposer à partir de onze-douze ans.*

Cependant , la suite du récit voit la mort d'un des deux protagoniste et la quête spirituelle de son ami seul, afin de le réhabiliter auprès des dieux voire de le ramener à la vie. On est davantage dans des considérations philosophiques et religieuses, et l'atmosphère plus sèche de ce second volume, même s'il intègre l'épisode bien connu du déluge, aussi traité dans la bible chrétienne ne sauve pas une impression de difficulté de lecture, qui pourra décourager les plus jeunes. Le jugement global s'en trouve donc destabilisé.
Mais avait-on le choix avec un récit de cette ampleur ?

...Signalons qu'une intégrale de Gilgamesh par ces deux auteurs avait déjà paru en 2006, avec une belle couverture. (ci à droite) Depuis, ni le tome deux, ni cette intégrale n'étaient disponible. C'est donc avec une certaine joie que l'on peu accueillir ce nouveau "packaging", même si l'on pourra regretter que ce spécial dix ans au tirage limité et au dos toilé ai privilégié une couverture sombre aux couleurs et au dessin peu charmants.

A vous de juger.
Mais si vous aimez l'antiquité et les légendes... cet album est fait pour vous.

*A lire : l'épopée et le programme Gilgamesh sur le site du CRDP de l'académie de Paris

vendredi 10 décembre 2010

L'île douloureuse ? soyons Wak fous !

L'île de Lorose
Toshy
Ankama/Wakfu nébuleuse
2010
158 pages

Toshy est un jeune auteur belge de 37 ans dont je n'avais jamais entendu parler.
Il est pourtant responsable de 4 tomes du collectif Hécatombe et a travaillé avec les auteurs réputés Maud tabachnik et Serge Brussollo.
Il est aussi l'auteur de 3 tomes de la "Métaphore du papillon" (2003-2005)

A première vue, cet album broché format gros manga n'était pas très engageant (pour moi, plutôt habitué de mangas adultes). Encore un récit "à la Trolls de troy" me dis-je de prime abord, puisque réalisé avec un ton plutôt grinçant et un humour bien tranchant typique de ce genre d'aventures, ...mais en noir et blanc et chez Ankama !

La collection Wakfu nébuleuse propose aux artistes intéréssés d'offrire aux lecteurs une vision décalée de l'univers Wakfu, univers plutôt enfantin et manga- typé qui m'était inconnu et ne semblait pas me correspondre. J'ai donc mis longtemps à me décider à rentrer dedans.

Et puis... j'ai été finalement surpris pas la qualité du dessin, pas mal du tout, et du scénario bien rodé, qui, même si il nous laisse un peu sur notre faim à la sortie, préserve cependant un bon suspens tout au long de l'aventure, car c'en est une, et de bonnes surprises.
Les personnages : Jeanjean, gros musclé à l'énorme épée mais sans cervelle, Pedili : la demoiselle un peu forte, le chien spectre, Loutonis : la copine aux pouvoirs de résurection, et le jeune guerrier timide sacrieur sont attachant, et leur quête de l'île de Lorose parsemée d'embuches et de drôles de créatures plutôt envoutante.

Au final, la découverte d'un auteur et peut-être d'un univers ?

Ps : Je ne suis pas pour autant devenu fan de Wakfu, mais je suis allé sur le site faire un tour, et... promis, je vais regarder quelques vidéos. Voire les proposer à mes filles de dix et onze ans !
> Wakfu : les vidéos
> Waku France

lundi 29 novembre 2010

Spider-man noir : un polar tissé au poil !

Spider-man noir Les yeux sans visage
David Hine, Fabrice Sapolsky/Carmine di Giandomecino
Panini, 2010

Le label noir de Marvel été inauguré en Décembre 2009 pour la série Spider-man et voilà le second volume proposé par la même équipe 100% européenne. Quatre autres titres d'autres séries sont disponibles.

Le contexte : offrir des aventures du héros tisseur de toile dans l'ambiance de la prohibition des années 30.

Dans cet épisode plutôt bien troussé, on suit Peter Parker, dans un costume pas franchement classe démanteler un réseau d'expérimentation scientifique mené sur des personnes noires.
Octavius est le médecin handicapé qui s'amuse avec les cerveaux de pauvres bougres, ramassés dans les prisons, et il arrange bien ses fournisseurs qui ont d'autres vues sur l'anéantissement total de cette "sous race" d'après eux.
Des relents d'holocauste qui font froid dans le dos, mais c'est justement cette atmosphère glauque et poisseuse qui donne tout son charme à ce one shot.

Les personnages évoluent dans un univers parallèle, ancien, où les origines sont quelque peu redéfinies.
Oubliez le costume rouge et bleu, oubliez les batailles au milieu des gratte ciel, ici, il s'agit plutôt de visages tuméfiés, de gros calibre, de mafia et d'hôtels miteux.
Et Octopus n'est qu'un scientifique de seconde zone dont la maladie congénitale empêche l'embauche par Henrich Himmler lui-même...(très belle scène finale)

La relation tendue entre Parker et Felicia, alias la chatte noir (du nom de son bar le Back cat) en grande partie basée sur le sexe apporte aussi une touche beaucoup plus adulte à cette série parallèle.
(à droite : je ne savais pas que les balconnets et les strings existaient dans les années 30 ?...)

Le dessin de l'italien Giandomenico, très "européen", (avec parfois même un côté "art déco") est assez agréable et se met de toute façon entièrement au service d'un scénario bien ficelé.

Noir,... et adulte : un bon polar, qui aurait presque pu se passer de l'homme araignée.

samedi 13 novembre 2010

Bajram, shaman de l'IS*

Bajram, destructeur d'univers
Thierry Bellefroid (entretiens)
Soleil
Octobre 2010

Denis Bajram, né en 1970 a été mondialement reconnu (1) avec son chef d'oeuvre d'anticipation en 6 tomes "Universal War One", publié chez Soleil de 1998 à 2006. Au delà de sa qualité scénaristique, cette série a montré une technique de colorisation numérique en avance pour l'époque (2).
Avant cela, son auteur avait publié les deux tomes de Cryozone chez Delcourt, autre récit de science-fiction de qualité, scénarisé par Thierry Cailleteau (série Aquablue). On se reportera à sa bibliographie complète sur Bedetheque.

Dans ce livre d'entretiens fleuve (240 pages tout de même), Thierry Bellefroid a été à la rencontre d'un homme au caractère bien trempé et à la culture féconde. On y parle Bande dessinée bien sûr, mais aussi beaucoup politique, religions, et milieu de l'édition. C'est ce qui fait la richesse du livre, par ailleurs abondamment illustré...(...)

> La suite à lire sur le Blog d'Hectorvadair.

(* : Illustration séquentielle : une appellation utilisée par Bajram dans ces entretiens)

lundi 8 novembre 2010

La (nouvelle) Frontière de Foerster

La frontière
Foerster
Quadrants 2010

Je faisais allusion l'autre jour, à l'occasion de la chronique de "Old skull" de B-gnet au retour fracassant de la thématique Western dans la bande dessinée ces dix dernières années. (Pour ne pas parler de celle des pirates.)

Et de citer, parmi les plus marquantes : Bouncer, Billy wild, Calimity Jane, et diverses histoires noir et blanc parues dans des fanzines ou revues spécialisés
(cf chronique de Billy wild et Old skull)

Foerster, que les plus anciens ont connu à l'époque de sa gloire dans Fuide glacial a fait une grande partie de sa carrière avec des recueils d'histoires lugubres et cauchemardesques du meilleur cru.
(voir sa fiche sur bedetheque)

On l'avait un tant soit peu perdu de vue depuis, et c'est pourquoi le revoir au dessin et scénario dans un bouquin grand format couleur de 72 pages chez Quadrants (collection Soleil) me ravi personnellement. Car autant la couverture laisse un petit goût de "aurait pu mieux faire", autant l'intérieur mérite le détour.

...Géronima Uranza, petite brunette énervée d'à peine 18 ans, fille soit disant de Billy the kid, débarque dans ce one shot en flinguant en plein désert son canasson qui a l'air d'avoir attrapé une sérieuse maladie.
Elle arrête alors une diligence et rejoint avec ses passagers le relais Corralito. Là; à l'aide d' Ashley Upston, écrivain de son métier, elle va traverser la "frontière", sorte de tourbillon de sable magique qui les fera pénétrer au coeur d'une ville maudite dirigée de main de maître par Claus Christmas, un despote aux pouvoirs maléfiques.

Si au premier abord on peut être surpris par la densité des textes de ce récit pas tout à fait comme les autres, (mais aux dialogues très "parlés" à la façon de Billy Wild), on comprend très vite que mister Foerster a décidé de nous raconter une bien belle histoire, et qu'il va le faire, quoi qu'il en coûte.
Vu que l'entrée en matière est rapide, et le suspens bien tenu, on a finalement aucun mal à se laisser entraîner.

Le dessin depuis les années 80 a gagné en souplesse, le format plus grand rajoute à la clarté, et la couleur (due à Samsa) contribue au modernisme du style.
Les personnages sont parfois un peu Disneyien au niveau graphique (Bd jeunesse), alors qu'on aurait presque préféré du bon gros gothique sur toute l'histoire, comme au bon vieux temps. Ceci dit, final, les éléments propres au récit suffisent à assoir le côté fantastique et un peu dingue annoncé par le synopsis.

Il y a du "Bouncer" néanmoins dans "Frontière" : La petite maison au milieu du désert où se trament des choses pas claires, le vengeur aux colts rapides, les malédictions..., et on peut y croiser un Stryge (Azaziel), voir du John Rambo (le méchant cochon bouffeur de curé); mais les références sont tellement bien assimilées que l'émotion reste intacte. Sans compter un rythme soutenu et une violence de série B (voire Z) très réjouissante, ainsi que des détails savoureux. (Belle charge de longues cornes squelettes du plus bel effet !)

Citons par exemple l'anecdote de ce journaliste qui essaye de saisir en direct l'histoire se déroulant sous ses yeux, afin de gagner le jackpot éditorial. Sa présence dans les cases comme simple spectateur constituant à mon goût une belle mise en abîmes et un beau clin d'oeil au western, que Foerster a semble t-il bien apprécié :
"Si la légende dépasse la réalité, imprimez la légende". (John Ford à propos de Rio grande)

On pourra justement se référer au western classique du cinéma pour trouver des références bien antérieures à "Bouncer", par exemple la maison en plein désert où des sudistes se livrent à un trafique d'armes avec les apaches, dans un film dont je n'ai jamais retrouvé le nom, ou bien celle en bande dessinée de Jonathan Cartland dans "Les doigts du chaos"(1982)

En bref, et pour conclure : un album original, plutôt beau, et à l'histoire passionnante. Bravo.

Lire les 7 première spages sur DigiBD

samedi 30 octobre 2010

Des princesses de toute beauté !

Princesses égyptiennes T1
Igor Baranko
Humanoides associés 2010

Quasiment "Adoubé" dans la préface de cette nouvelle série par le spécialiste es Egypte du roman populaire Christian Jacq, Igor Baranko, auteur d'origine ukrainienne amorce une approche plus classique avec cet album historique dessiné en noir et blanc.
Plus classique dans la forme et le fond, mais pas complètement dénué de fantastique, comme l'ont pu être ces précédentes réalisations (assez récentes cependant : 2003-2009), à savoir la saison 2 du cultissime Exterminateur17 de Bilal et Dionnet, la série Empereur océan, ou le one shot Chamanisme.
> Voir La fiche de Igor Baranko sur Bedetheque.com

Ces récits en couleur assez peu connus finalement du grand public gagneraient à être (re) découvert, puisque Monsieur Baranko possède un trait qui séduit instantanément, assez typique finalement de pays riches de cultures "magiques", ou de certains dessinateurs italiens.

Pour se faire une idée, on se réfèrera par exemple à George Bess, auteur ayant fait ses armes en Scandinavie (voir Le Lama blanc) ou Frisenda Pasquale, dessinateur italien du western fantastique L'Esprit du vent avec Gianfranco Manfredi (voir sa fiche sur bedetheque.com), que l'on aura aucun mal d'ailleurs à comparer à la propre série de Baranko La danse du temps.

Les princesses égyptiennes décrit le destin peu commun de Titi Néfer, Sehmetiketh, et Kiki-Nefer Bastimertith, filles du pharaon Ramsés III, (1186-1154 avant JC) dont un complot fomenté par leur propre mère Kabou boui destiné à les supprimer va les amener à se réfugier dans la ville maudite créée par l'ancien pharaon Akhénaton. Là, elles vont faire la connaissance avec Amenhotep Hapou, vieux prêtre sorcier, qui recherche l'emplacement de la tombe du roi maudit, et de Pthamoses, jeune prêtre guerrier, dont les motivations sont assez peu claires, mais qui va les aider.

Une intrigue de grande qualité, menée sans répit et avec beaucoup de suspens, dans des ambiances d'époque bien documentées et très bien restituées, grâce entre autre à un noir et blanc magnifique, très personnel.

Nul doute que la suite devrait faire de ces "Princesses" l'album de la consécration pour Igor Baranko.
> Très recommandé.


Planche noir et blanc : ©preview issu du blog des Humanos.

jeudi 28 octobre 2010

Bas de cuir, scalpes et mocassins : un Cromwell en grande forme

Le Dernier des Mohicans
Cromwell/Catmalou/J Fenimore Cooper
Noctambule/Soleil 2010

Cromwell, que les plus anciens d'entre nous ont connu dans les années quatre vingt avec son Bal de la sueur très punk (dans le look) puisque le héros portait déjà un crête énorme, avait défrayé la chronique bédéphile grâce à un récit d'aventure en deux tomes moites et poussés à cent à l'heure, sorte de mix entre Bernard Prince (Amazonie), et Peter pank. (Le second tome était d'ailleurs sobrement intitulé "Aaaargl").
Son dessin était très intéressant et la suite du studio Asylum (voir ce nom sur : blogsudouest), dont il faisait parti a produit quelques albums déjantés des années 90.

Cette adaptation du célèbre roman de James Fenimore Cooper se déroulant en 1757 et paru à l'époque en 1826 est la troisième du genre, après celle de Victor de la Fuente (1979) et celle de Ramaioli, en six tomes complets de la série "Bas de cuir" de l'auteur original. (paru entre 1995 et 2001)
> Voir cette série.

Sur 100 pages, Cromwell, avec l'aide de Catmalou au scénario développe une nouvelle technique graphique plus proche du métier de l'illustration que du dessin classique en bande dessinée. Et on ne lui reprochera pas. Chaque case, petite ou pleine page est un vrai tableau, et la matière : peinture ou crayon gras se fixe en relief sur les planches à la manière des grands maîtres.

Le récit original, classique quoi qu'un peu pompeux aujourdhui a cependant le mérite d'une belle histoire et beaucoup de poésie intrinsèque.. et les quelques textes ou citations d'autres auteurs parsemant le récit sur cette édition n'amènent pas grand chose de plus. Par contre l'idée d'avoir laissé du texte original sur des pages, en renfort des dialogues (intelligemment insérés via des simples fils, sans bulles) apporte un supplément indispensable à ce que l'on pouvait attendre d'une adaptation "sérieuse". Le scénario de Catmalou et ses libertés (comme le fil conducteur du cadavre qui flotte tout le long pour arriver au final sur le lieu de la tragédie) sont aussi tout à fait remarquables, du fait qu'ils offrent une vision un peu plus "moderne" au récit d'époque... Il faut du talent pour ça.

Aussi, cet album est un très bel album, (l'un des meilleurs de l'année 2010 d'après l'ACBD d'ailleurs et de nombreux autres listings) et il est à conseiller à tous les amateurs de Eastern (western de l'Est, puisque l'on est là dans la guerre de sept ans entre français et anglais vers l'état de New York), et aux amateurs de belles choses.

A noter qu'on pourra évidemment se reporter aussi aux aventures précédemment illustrées sur un thème très proche et dessinées ou scénarisées par Hugo Pratt, à savoir celles de Kris Kenton dans "Fort Wheeling"; Billy James, ou Un été indien.

La page 88 (chapitre 11) reproduite ci-à côté (femme courant avec fusil) est d'ailleurs un bel hommage de Cromwell au maître italien, que Manara avait lui aussi déjà dessiné. (cf. p.19 de "Billy James", Pratt) et p. 186 de "Un été indien" Pratt/Manara.)

Pour aller plus loin :
La page wiki sur James Fenimore Cooper

et celle sur la tribu des Mohicans

mardi 19 octobre 2010

"Pluto" bien pour un premier tome

Pluto 001
Naoki Urasawa/Takashi Nagasaki/Osamu tezuka
Big Kana
2010

Il y a plus de cinquante ans (1952) apparaissait le personnage Astro boy inventé par le grand mangaka Osamu Tezuka. Celui-ci allait participer à lancer le manga comme référent culturel dans la bande dessinée mondiale, aux côté d'autres créations comme le Roi Léo, Dragon ball...etc.

Dans son récit de science-fiction plutôt pour enfants, la date de naissance de ce robot "le plus fort du monde" était le 07 Avril 2003.

C'est donc dans un vibrant hommage à l'occasion de cet anniversaire que le duo Urasawa (mangaka de titres populaires modernes comme Monster, Yawara) et Nagasaki (scénariste, producteur entre autre du film 20th Century boys) on décidé de proposer une version revisitée de ce manga classique.

Ils se sont servi d'un personnage secondaire, l'inspecteur de police Gesicht, un robot perfectionné à apparence humaine afin de mener l'enquête sur les crimes sauvages commit sur plusieurs robots dont le très aimé : "Mont blanc".

A chaque fois, sur les cadavre, des cornes ont été laissées... Pourquoi ? et qui est responsable ? Un homme, un robot,... ?

Ce premier tome (sur 8 prévus) a paru en 2004 au japon et nous est arrivé ce début d'année en France. Il donne a lire une histoire, comme souvent par ces auteurs, bien ficelée, et aux sujets forts intéressants : rapports hommes/robots, intégration de ces derniers dans la société, et leur aptitude à ressentir des sentiments.

Au delà de l'hommage pure qui ne manquera pas "parler" à tous les amateurs du petit robot Astro, ce manga est en soit une véritable réussite, et ce premier tome offre de nombreuses scènes émouvantes et bien pensées : telle celle du robot guerrier North 2 essayant d'apprendre le piano, ou l'inspecteur Gesicht reçu dans la famille nombreuse du robot "catcheur" Brando, s'offrant une vie "à l'humaine"...

...5 tome sont déjà disponibles, et je ne peux que relayer la suggestion de lecture que l'on m'a faite, avec conviction !

> La fiche du manga à lire sur Manganews

et une chronique critique (des)constructive sur Du9.org

lundi 18 octobre 2010

Eco warriors : qui a besoin de qui ?

Eco warriors T1
Richard Marazano/Chris Lamquet
12 Bis, 2009

Eco warriors est la nouvelle série de Chris Lamquet, dessinateur bien connu des lecteurs (du début des années 80) du journal Tintin (comme scénariste aussi), ou Spirou (Série Quasar), mais aussi Casterman (Complexe Hologramme), et qui s'est fait remarquer au fil des nombreuses années avec des albums très axés sur les thématiques de l'environnement, du développement durable, de la bio diversité, que ce soit avec des récits de Science-fiction ("Tropique des étoiles" chez Hélyode,), ou des thrillers plus sociétales simplement modernes tels "Alvin Norge" au Lombard.
Depuis 2009, il travaille en étroite collaboration avec Marazano, puisqu'ils élaborent ensemble pas moins de deux séries parallèles : "Blue space" et "Eco Warriors".

De son côté Marazano est connu pour explorer des thèmes assez identiques et est l'auteur chez les plus grands éditeurs de séries particulièrement intéressantes : Génétiks, (Futuropolis); Cuervos, (Glénat); (Dargaud); Complexe du chimpanzéZero absolu (Soleil)...etc

Le numéro 42 de DBD (Avril 2010) leur a consacré sa couverture et un gros dossier à l'occasion de la sortie (évènement !?) de ce premier tome d'Eco warriors, un récit réaliste se déroulant dans la jungle Indonésienne, sur le camp d'un ancien dispensaire d'Orang outangs, abandonné suite à une attaque de rebelles, que Chris, jeune vétérinaire/chercheur décide de remettre en état à l'aide d'un collègue autochone : Pulo.
Eva est le troisième protagoniste de cette histoire, jeune volontaire travaillant pour une ONG au même endroit, qui va subir avec nos deux garçons les affres de la répression, au travers de la guerre civile, mais aussi de la découverte fortuite et malencontreuse d'une fiole mystérieuse oublié là par les anciens occupant de cet étrange "dispensaire"...

...Superbe scénario plein d'ambiance et de suspens de Marazano, sur des dessins magnifiques de Lamquet, ce récit moderne mixant réflexion naturaliste et engagement produit un mélange détonnant très prenant.
La guerre que se préparent à se livrer l'organisation écologiste dont faisait semble t'il parti Chris auparavant (les fameux "Eco warriors") et la multinationale concernée par sa découverte sera sans doute lourde de conséquence dans le tome 2, (paru en Septembre NDLR)...

Un premier tome à haute densité qui confirme 12 bis* comme un éditeur sur lequel il faut vraiment compter..

Le site de 12 bis : http://www.12bis.com/

(*) 12 Bis est une maison d'édition créée en 2009 par deux ex directeurs de chez Glénat et qui a fait parler d'elle avec la reprise des "Passagers du vent" de Bourgeon dés sa création.

samedi 16 octobre 2010

Séance de dédicace dans votre magasin le samedi 11 décembre.


Séance de dédicace avec la présence de l'auteur/dessinateur Griffon (Billy Wild,Apocalypse Sur Carson City chez Akileos) et du dessinateur Antoine Brivet (Tortuga chez Ankama).
Ils seront présent de 15h00 à 19h00.Venez Nombreux !!!

jeudi 14 octobre 2010

Etonnante Sandrine Revel !

Sorcellerie et dépendance
Sandrine Revel
Dupuis, 2010

Belle surprise que ce one shot très original de Sandrine Revel, auteure remarquée entre autre avec l'album post 11 Septembre ("le 11e jour", 2002 chez Delcourt).

Ici, on remarque tout d'abord la collection adulte "Auteurs" de Dupuis qui semble faire son chemin depuis quelques mois déjà, (sans compter "Jolies ténèbres", déjà très particulier et ambitieux), puis une couverture assez intriguante.

Sandrine Revel : dessin, scenario et couleurs développe un style graphique très personnel qui pourrait sous certains aspects rappeler le style Kiki picasso ou Glenn Baxter (des traits très fins et raides, le tramage, la couleur "à l'ancienne") des années 80.
Ceci étant dit, il ne nuit en aucun cas au découpage et à l'intrigue elle-même, celle-ci étant d'ailleurs franchement originale et intéressante.

...Eva est une femme de quarante ans passés qui est mariée. Elle vit à New York (pourquoi Sandrine Revel est-elle si attirée par la ville ?) et ce décor donne un ton particulier à l'intrigue. En effet, Eva s'occupe d'un groupe de parole de personnes addicts à la sorcellerie. (.!?..)

...Partant d'un constant de départ quelque peu décalé (et humoristique), l'auteure nous parle avec réalisme des affres de la vie familiale d'aujourdhui .
Il s'agit donc d'un drame au final, mais toute la force de cet album (un graphic novel, très américain d'ailleurs dans le ton !) est de nous embarquer dans une histoire rocambolesque fantastique où le diable et son lieutenant se feront duper en fin de course...
> Un message d'espoir ?

Un bel album graphique, recommandé, et plutôt pour adultes vu le thème social abordé.

Un très bon os à ronger

Old Skull
B-Gnet
6pieds sous terre, 2010

Six pieds sous terre, Les Requins marteaux, Flblb, Groinge... autant d'éditeurs indépendants qui donnent la patate lorsque l'on tombe sur leurs bouquins, que se soit en festival ou en librairie... Tous les trois ont comme point commun d'être éditeurs de fanzine ou revue, et c'est peut-être cela qui leur donne cette "force de frappe" , cet heureux mélange entre qualité et irrévérence, humour et références stylées.

Old Skull, c'est, comme l'indique son nom en jeu de mot, un hommage irrévérencieux au western, plein d'humour.
On hésite dans les toutes premières pages de sa lecture entre appétit pour une histoire longue bien lisse, et découverte d'une compilation de sketches "à chute" destabilisant en fin de chaque page. (Avec des interludes pleine page "à l'ancienne"régulières.)
Mais c'est là toute l'astuce de B-gnet, jeune auteur lyonnais du studio KCS (Jouvray, Salsedo, Efix...) qui nous la joue dans l'esprit punk et bugne style Witko ou Winshluss, c'est à dire "dans ta face", ou bien Remy Lucas et Gregory Mardon pour le côté western n/b au trait, sans encrage par exemple, le tout avec beaucoup d'humour et de talent.
Car l'histoire se développe néanmoins, sur 56 pages, et de belle manière, dans un noir et blanc et lavis.
Indiens Crown de passage, vieux paumés dans la neige des rocheuses, femme à la tête coupée, Big foot, enfant pleurnicheur... tous les ingrédients d'un cocktail explosif et jouissif sont rassemblés et agencés pour faire de cette "vieille école" un bon vieux bout d'os à ronger sous la couette, en rigolant tout seul !

>Réjouissant, et vraiment drôle!!


Le site des éditions six pieds sous terre

dimanche 3 octobre 2010

Le diable amoureux et autres films...

Le Diable amoureux et autres films jamais tournés par Méliés
Vehlmann/Duchazeau
Dargaud Fev 2010

On connait le dessinateur Frantz Duchazeau pour la qualité de ses précédents albums tels : Les cinq conteurs de bagdad, La nuit de l'inca, Meteor slim, ...la plupart du temps scénarisés par Fabien Vehlmann, excellent scénariste.
Cette équipe a prouvé son grand talent et chaque album du duo paraissant peut s'acheter quasiment les yeux fermés.

Ce nouveau grand format à la couverture crème et noir, plutôt sobre, pourrait faire quelque peut fuir les amateurs de belles images couleur ou de bandes dessinées dites "classiques".
Mais qui est classique, et qui ne l'est pas ?

Il se trouve que ce "Diable amoureux", devrait plaire à tous les amateurs de Christophe Blain, Guibert, voir Sfar (nouveaux "classiques" donc), puisque le trait de monsieur Duchazeau n'a jamais été aussi proche de ces autres talents que dans cet album.
Ou devrais-je plutôt parler d'ambiance plutôt que de trait, car si le noir et blanc un peu charbonneux de Duchazeau reste quand même très personnel, les ambiances fantastiques de ce début de XXeme siècle à Paris (1900, 1925, 1911, 1928. suivant les chapitres..) m'ont personnellement rappelées les aventures d'Hiram Lowatt et Placido , ou du Professeur Bell ou de "La fille du professeur", lorsque les décors de ces hauts de Montmartre ancien, avec Moulin (voir la superbe "Nécropole mécanique") n'ont pas ramenées à ma mémoire le souvenir du "Cri du peuple" de Tardi et Vautrin.

"La chasse à l'étoile polaire, La trapéziste escamotée, Un fantôme sur la lune, La nuit du zouave, Le diable amoureux, Les fééeries récalcitrantes"..., tout ces chapitres indépendants mettant en scène de manière très libre et poétique le réalisateur des premiers films fantastiques (enfin, "à trucages") : Georges Méliés, font montre d'un grand respect.
Mais surtout, ils nous montrent à voir et lire un hommage sincère particulièrement riche et émouvant à ce grand monsieur du cinématographe, ceci grâce à des histoires rocambolesques et fantastiques du meilleur cru qui font honneur au 9eme art tout en éclairant l'histoire du 7eme.
Une grande réussite !

> Lire les notes de Vehlmman sur son propre blog.

Tortuga : petite Auvergne, mais grand album !

Tortuga, tome 1
Sébastien Voizat/Antoine Brivet
Ankama (23 Septembre 2010)


Une couverture "qui pète", un format mi comics, mi BD franco belge dans un cartonnage du plus bel effet, avec pages de gardes en couleur et cul de lampe : > le ton est donné : cet album ne sera pas tout à fait comme les autres !

Sébastien Viozat a concocté un récit d'aventure fantastique de piraterie dans la tradition des classiques du genre, mais en y apportant une touche moderne pleine de dynamisme et de charme.

« 1664, sur l'île de la tortue, minuscule île perdue au milieu des caraïbes, la flibuste s'est tue deux ans plus tôt, à la mort du légendaire capitaine français, le légendaire l'Ankou. Depuis, le terrible gouverneur espagnol Don Juan Valverde règne d'une main de fer sur cette ïle qui abrite de nombreux exilés français et servit autrefois de repère à tout ce que la flibuste compte de pirates. Délaissé, délabré, sans voile et sans équipage, un navire n'attend que la volonté des pirates dont le coeur vibre encore pour le large et le combat. Pour cela il leur faut un nouveau guide et maître, quelque chose de plus que le souvenir de leur capitaine..."


...Evidemment, "Pirate des caraïbes" et ses 4 épisodes blockbuster est passé par là entre temps et l'on se dit que le moment est propice pour embarquer avec Gorsen à bord du Marv Harrek des lecteurs déjà habitués aux diableries du capitaine Jack Sparrow.
Mais faisant fi de cet "effet de mode" indépendant, le duo Viozat/Brivet réussi un pari : celui de délivrer une histoire alléchante et d'y insérer des trouvailles et des éléments graphiques propres, dont l'effet steam punk du bateau à turbines à vent.

...D'où 96 pages, et l'impression d'avoir déjà à faire avec ce dessinateur à un habitué des librairies. Cela n'est pas donné à tout le monde.
> Physionomies, décors, mise en page, encrage, équilibres des cases, mouvements : rien n'est déplaisant, (malgré un tout petit détail malheureux dans la fameuse taverne la "petite Auvergne"), et l'album fait montre au niveau du dessin d'une maîtrise tout à fait remarquable pour un premier album.

Antoine Brivet est donc un nom à retenir, et le récit très bien mené, tout comme les personnages bien campés (bravo donc au scénariste) nous laissent au bout d'une première partie délicieuse l'envie de connaitre illico la suite, ce qui, on l'admettra est une preuve de totale réussite.
Bravo messieurs ! (et madame, pour le talentueux travail de colorisation réalisé par Virginie Blancher.)



Ps : on pourra se reporter à la première interview d'Antoine Brivet, donnée avant la parution de l'album, sur le site "Unoeilsurlegalet".

mardi 28 septembre 2010

Sorties du 6 Octobre 2010

Retrouvez déjà le Calendrier Fées 2011



Bandes Dessinées

Casse Gold Rush

Defions les grabeurks !

Ella Mahé T01

Enchainés Saison 1 T01 T02 et T03

Ivanhoe T02 - L'assaut de Torquilstone

Le jour du marche

Le narval T02

Les scientiflics T01

ogregod T01 - Les naufragés

Spoon and White T08

Wormwood T03 - L'invasion des tentacules

28 jours plus tard T02 - Clint

Golden Cup T05 - Le baiser du dragon

Jean Loup

Le fléau T03 - Le cauchemar américain

Le mystère Tour Eiffel

Le siècle des ombres T02 - L'antre

Tout du monde en 80 jours, de Jules Verne T03

Arthur 3

Destins T06 et T07

Maiwai T01

Missi Dominici T02


Manga


Shugo Chara ! T10

One piece T55

Negima T27

E'S T01

Black Bird T01

Damons T10

Dragon Head T01

Ga-Rei T08

Melty Blood T01

Psycho Busters T04

Punisher T05

7 Milliards d'aiguilles T04

Atori T07

Broken Blade T06

Ping Pong Dash T10

Monster Hunter Orage T03

.

Sorties du 1er Octobre 2010

Bandes dessinees

Ecrin le chineur T01 - T02

Ecrin le messager cycle 1 - T01 à T03
Ecrin le messager cycle 1 - T04 à T06

L'odre des dragons T03

Le chineur T02

Le messager T06

Raph' et Potétoz T04

Sillage T13 - Dérapage contrôlé

Ushuaïa - les aventures de Nicolas Hulot T01

Holliwood T01

Le troisième testament - Julius - Livre 1

Mes années "Haka-Kiri"

Intégrale Olivier Rameau T01

Les profs T13

Manga


Special A T10

King Game Nouvelle Vs

Cross Game T17

Code Geass Nightmare of Nunnally T05

Ascension T01

H2 T25

Rosario + Vampire Saison II T17

Sakura-Gari T03

lundi 20 septembre 2010

Laïka, la chienne sacrifiée qui rêvait du ciel

Laïka
Nick Abadzis
Dargaud
Mai 2009

Il en va de certains livres comme de certains disques ou bien d'autres découvertes. Il peut se passer quelques temps avant que l'on mette la main dessus, que l'on s'y intéresse, et que l'on partage à son tour sa découverte. Laïka n'est pas une nouveauté à proprement parler, mais il est très certainement encore disponible et mérite votre attention.

Roman graphique de 201 pages petit format, en couleur, Laïka a paru à l'origine chez l'éditeur américain "First second" (un beau jeu de mot qui pourrait se traduire par : "Le premier second" (en terme de classement), ou bien "la première seconde" (d'une minute). First second fait partie d'une grosse boite : Roaring Brook press, qui pèse un certain poids au niveau publication aux USA. L'objectif de First second est de publier ce qui se fait de mieux, ou en tous cas "ce que l'on aura envie de garder". (dixit leur présentation.)
Leur politique éditoriale met en lumière des auteurs hexagonaux comme Joann Sfar, Emmanuel Guibert, Lewis Trondheim, Gipi, Didier Lefevre...etc, mais aussi bien d'autres, anglophones, qu'il est fort agréable de découvrir.
La liste est visible sur cette page.

Nick Abadzis est un auteur anglais qui a déjà publié aux états unis et au Japon. Il a basé son histoire sur l'aventure véritable du satellite Sputnik 2 et de Laîka, petite chienne russe qui a été le premier être vivant à être envoyé dans l'espace en Mars 1957. L'auteur au cours de son écriture a mené un travail à la fois scientifique et historique, basant ses nombreuses recherches sur des interviews de spécialistes et sur les archives spéciales de Sputnik sur place en russie.

Si Laîka est un livre étonnant, il est avant tout émouvant. L'auteur a en effet réussi à nous plonger dans le début de la course aux étoiles de manière très réaliste quasi documentaire, mais sans être jamais ennuyeux. La description de la société russe (beau début en flash back dans un goulag enneigé, puisque l'ingénieur chargé du futur programme Sputnik* a été désigné traître à son peuple durant un temps) pouvant d'ailleurs faire penser un peu à "Berlin, cité de pierre" (Jason Lutes) dans certaines scènes. (Celles du marché où la petite chienne, échappant à la fourrière coule quelques jours heureux, où celles, plus familiales, de la première famille du canidé par exemple.)

Cependant, au delà de cette reconstitution sociale populaire se joue un drame bien plus difficile, se déroulant dans les milieux scientifiques et militaires russes de l'époque. La performance de Nick Abadzis réside dans sa faculté à nous décrire de manière très prenante le long cheminement d'élaboration de ce deuxième programme spatial : Sécurité, secret, hiérarchie, peur..., relations humaines distanciées, mais émotions quand même filtrant de temps à autre, et l'égrenage des minutes, des heures, précédant un lancement. (Superbes scènes où l'angoisse sourde des bâtiments militaires.)

Le terme de l'histoire laisse cependant pantois, après que l'on se soit attaché, comme Yelena Dobrouvski, son maître chien, à ce petit animal si mignon, qui fut malgré lui l'acteur, et la victime, d'un évènement international extraordinaire.
...12 ans plus tard, le premier homme marchait sur la Lune, mais ça, c'est une histoire américaine.

(*) Sergueï Pavlovitch Korolev

Voir aussi le blog sympathique de First second :
http://firstsecondbooks.typepad.com/mainblog/

jeudi 16 septembre 2010

Spirou et Fantasio : enfin !

Les aventures de Spirou et Fantasio Alerte aux Zorkons
par Vehlmann et Yoann
Dupuis
Sept 2010

"Enfin !! Spirou est de retour !" serait-on tenté de dire.

Après de nombreux épisodes passés de mains en mains, de séries parallèles, et de plus ou moins bonnes réussites, (je vous laisse vous reporter au site officiel pour plus d'informations ), il était devenu un peu difficile de se faire un idée correcte et passionnée (comme a pu l'être la série, sur deux époques on dira : années 50 (l'âge d'or par Franquin) et jusqu'en 1987 à peu près, bien que des scénarios plus ou moins intéressants aient quand même été lus dans la période Fournier - Cauvin (années 60/70) et celle de Tome et Janry (80).
Mais c'est surtout à l'aube des années 2000 que le personnage essaye de s'adapter le plus aux nouvelles lectures (dont le Manga), et que Spirou perd complètement les pédales (son âme ?) dans des histoires peu passionnantes et aux dessins trop modernes.

Le duo Yoan et Vehlmann avait déjà pu se faire remarquer positivement avec le 1er bon album hors série "Les géants pétrifiés" en 2006, et c'est à eux que les éditions Dupuis ont fait appel après l'aventure peu convaincante de l'équipe Morvan/Munuera sur la reprise de la série classique de 2004 à 2008.

Champignac, le village campagnard où vit le vieil ami de nos deux héros (plus leur écureuil Spip) se trouve recouvert par une jungle envahissante, et tout un tas de créatures monstrueuses... Zorglub n'y est pas complètement pour rien, et l'aventure commence lorsque ceux-ci décident d'aller préter secours au village encerclé par l'armée dont la population a été placée en quarantaine...

...Un dessin beaucoup plus adapté à ce que l'on peut attendre d'une bonne série dite "classique", (et de très belles couleurs de Fred Blanchard), un scénario super sympa qui s'étire tout au long de 56 pages (trop d'albums aujourd'hui se lisent en moins de rien, laissant un goût amer de vide la fin), des clin d'oeils à la fois discrets mais bienvenus aux précédents épisodes, et un humour d'à propos et dans "l'esprit" (c'est à dire à la fois respecteux et moderne), participent à faire de cet album ni plus ni moins que le véritable album du renouveau.

Une complète réussite qui fait chaud au coeur.
Bravo !

mercredi 15 septembre 2010

Sorties du 22 Septembre 2010

Bandes Dessinées/Comics*

Lanfeust Odyssey T02

Blanche T02 - Tournai, les savanes féroces

Kheti fils du Nil T04 - Le jugement d'Osiris

Les carnets secrets du Vatican T04

Malgré nous T02

Star Wars X-Wing Rogue Squadron T08 Fidèle...*

Tous des idiots sauf moi

Batman Alien T01*

Chant des Stryges Saison 3 T13 - Pouvoirs

Garance

Gormiti T02

Horseland T03

La tour sombre T08*

Locas, Maggie Chascarrillo & hopey glass* (L&R, Hernandez bros)

Snuff T01 - la mélodie du bonheur

Syndrome de Hyde T03 - Substrat

Ultimate Spider-Man vol 2*

Ultimate X-Men T01 - T02*

Vraie vie de Didier Super T01

42 agents intergalactiques T04

Assasin Royal T04

Gurren Lagen T01

Koodaburra Universe T14

L'assassin qu'elle mérite T01

Lost Atlantide T02

Mayday T02

Odin T01

Sophia

Walking dead T12 - Un monde parfait*

Alchimie T01

Allan Quatermain et les mines du roi Salomon

Epuisé

Keltos T02 - La grande quête

L'ultime chimère T06

Mathilde T03 - Le temps des fleurs

Zoé et Pataclop T01

OP ISTIN :
Hannibal Meriadec T01

Lancelot T02

Le cinquième évangile T02

Le sang du dragon T04

Les brumes d'Asceltis T02

Les druides T05

Merlin la quête T02

Merlin le prophète

Merlin T02


Manga


Frontier T02

Dragon Ball T10 (Perfect Edition)

Docteur Slump T06 (Perfect Edition)

lundi 13 septembre 2010

Omni-visibilis : tout savoir, tout de suite

Omni-visibilis
Lewis Trondheim/Matthieu Bonhomme
Dupuis
2010

Première impression face à la couverture bleu claire et orange : tiens, Matthieu Bonhomme ET Lewis trondheim !!?? qu'est-ce que c'est que ce truc??

Petit format façon roman graphique, cartonnage, 158 pages !! et chez Dupuis, un éditeur jeunesse qui ne nous a pas vraiment habitué jusqu'à présent à ce genre de collection. Mais voilà, Trondheim est passé par là, et on va se rendre compte que cet ovni en est bien un.

Comme son titre l'indique, il s'agit de vision, de visionnage même, et d'hyper connectivité. Un sujet très moderne, bien dans l'actualité.

... Un matin, Hervé, jeune type moustaches/lunettes, un peu parano sur les questions d'hygiène et travaillant dans une petite boite branchée s'aperçoit que tout le monde, c'est à dire le monde entier voit et entend tout ce qu'il fait.
La première scène se passe d'ailleurs dans les toilettes, ce qui n'est pas la plus belle introduction que l'on ai lue au demeurant, mais si Trondheim a de l'imagination, il ne fait pas toujours dans la dentelle non plus, c'est bien connu...

Bref, comment ce prodige est-il possible ? Ses deux amis proches embarquent notre anti-héros pour l'éloigner de la foule en délire qui cherche à communiquer par son biais, Hervé étant devenu malgré lui une vraie antenne émettrice mondiale, branchée 24/sur 24. ... Ca ne vous rappelle rien ?
Internet bien sûr. Internet et ses dérives dans notre vie privée.

... Les enchères sont alors lancées : quel pays sera prêt à payer le plus cher pour "posséder" Hervé ?
Le scénario culmine au moment où tout Paris en délire poursuit Hervé, qui se réfugie sur un lampadaire...

La fin ? ... vous rêvez, non?

> Ci à droite, une scène d'anthologie page 61 où la copine d'Hervé passe son casting théâtral en direct devant ses yeux. Succulent !

...On connaissait plutôt le trait de Mathieu Bonhomme (et quel trait!) sur ses très belles séries enfants/ados historiques ou d'aventures telles Messire Guillaume ou Esteban, mais quelle surprise de le voir sur ce genre de récit adulte très nerveux.
En tout état de cause, la fine équipe Trondheim/Bonhomme fonctionne à plein régime, et ce Omni-visibilis devrait se positionner rapidement comme un incontournable du genre social-anticipation. On imagine d'ailleurs sans effort le bon film SF que cela ferait.

Un 18/20 mérité ne serait-ce que pour le ton humoristique et les dialogues truculents.
Un bel essai sociologique.

dimanche 12 septembre 2010

Le Chasseur, par Darwyn Cooke

Le chasseur (Parker)
Richard Stark/Darwyn Cooke
Dargaud 2010

En France, Darwyn Cooke a surtout été remarqué en kiosques et par les amateurs ces cinq dernières années, avec les titres Catwoman, ou plus récemment les comics "Nouvelles frontières" et sa reprise du Spirit de Will Eisner (les deux chez Panini).
Ce dernier anti-héros, très fifties et noir, dans une esthétique toute cinématographique collait parfaitement à une reprise par cet artiste, dont le trait a justement une grande affinité avec les années jukebox.
(ci à droite la couverture de la revue Comics journal #285, 2007)

C'est pourquoi le choix de Darwyn Cooke pour ce "Chasseur", toute première adaptation de Parker, personnage du grand écrivain Richard Stark (alias Donald Westlake) (1923-2008) créé en 1962 ne pouvait pas ne pas convenir aux ayants droits, qui n'avaient jamais jusqu'à présent donné leur accord.

Ce "Chasseur" est le premier volume de la série "Parker", et une très bonne entrée en la matière.
Franc tireur, ce braqueur professionnel se trouve laché par son équipe sur un coup qui aurait du rapporter gros. Laissé pour mort, il part en chasse de son exécuteur, proche de la mafia et le traque sans merci jusqu'à la fin de sa quête, où il repart, seul dans la nuit, traqué à son tour par une organisation qui a mis sa tête à prix.

On est ici en plein polar noir américain, avec gangsters et petites pépées, et le style narratif de Darwyn Cooke qui adapte le roman lui-même, fonctionne parfaitement. Les flash backs insérés au long des chapitres, nécessaires à la compréhension de l'embrouille qui a "tuée" Parker sont différenciés par des cases tramées, tandis que le reste du récit (le présent) et du dessin, aux tons noir et bleu/gris sont traités sur fonds blanc.

Voix off dans les flash backs, bulles dans le présent... et une édition format graphic novel chez Dargaud avec papier épais un peu jaunis qui a tout pour plaire à l'amateur.
On est happé comme dans un vrai bon polar, ce qui, réjouissons nous, est une très bonne nouvelle pour Darwyn Cooke, ... pour nous, et pour la suite de futures adaptations. > 18/20

mercredi 8 septembre 2010

Sorties du 15 Septembre 2010

Bandes Dessinées/Comics*

ABC Warriors T02 *

Beautiful Nightmares

Confession d'un templier T02

It's a bird * (Panini roman graphique)

Jack of fables T03 *

L'enfant de l'orage (intégral)

Scalped T02 *

Shanghaï T01

Superman / Supergirl Maelstrom *

World of Warcraft T11

Yaxin the faun

Arzak T01 (le retour d'Arzak, par Moebius !!)

Sarkozy et ses femmes

Entre les ombres

Grand Restaurant T01

Manga

A fleur de Peau T04

Aishite KnightT02

Coffre aux esprits T02

Die Bunster - Gunbuster 2

Host Club T01

Karin Chibi Vampire T13

Kiss Hug T02

la fleur du démon T02

Ma femme est une étudiante T13

Magie d'Opale T06

My first Love T09

princesse resurrection T13

Saiyuki Reload T08

Saruyama T05

Switch Girl T09

Tsubasa Reservoir Chronicle T27

Wish T01

Chrome Breaker T01

Courage Nako T03

Diece T01

Fate Stay Night T06

Hyde and Closer T07

J'aime les Sushi T01

La mélancolie de Haruhi T08

Lone Wolf and Cub T28

Monster Soul T01

My Lovely Hockey Club T05

Onmyoji T05

Princesse Kaguya T12

Qwan T07

School Rumble T18

Syndrome 1866 T04

Umishô T03

Vagabond T32

Wish T02

Lucile Amour et Rock'n Roll T01

Free Fight T20

lundi 6 septembre 2010

Spider-woman : une femme piquante !

Spider-woman, agent du S.W.O.R.D
Août 2010 Marvel/Panini
Brian michael Bendis/Alex maleev

Une couverture magnifique aux tons rouges représentant une créature féminine superbement sculptée : Spider-woman est de retour !!
Sauf que pas grand monde ne sait vraiment qui est cette super héroïne et donc de quoi doit retourner ce comics.

Tout d'abord, précisons qu' il s'agit d'un "one shot" (Récit complet), comme Marvel et Panini en offrent quand même pas mal depuis quelques temps.
Le principe des 6 comic book recueillis en un pavé d'environ 200 pages permet de lire de la SF ou du comics de super héros en une traite et en français, le tout réalisé par de grands scénaristes et dessinateurs. Ce qui, reconnaissons-le est un principe intéressant. ...Mais alors ?

Un peu d'histoire pour remettre dans le contexte :

Spider-woman est un personnage qui a été créé en 1977 par Archie Goodwin, Jim Mooney et Sal Buscema. Jessica Drew est d'abord une araignée qui prend forme humaine, grâce au maître de l'évolution, mais Stan Lee n'aime pas cette origine, on en fait donc l'année suivante une supercherie. Ainsi, Jessica est née humaine, mais son père lui a injectée enfant un sérum composé de sang irradié d'araignée. (!...)
En 2006, dans "Origin", cette version est à son tour corrigée par Brian Michael Bendis : La mère de Jessica est à son tour touchée par un rayon laser qui implante l'ADN de plusieurs araignées dans l'embryon qu'elle porte (...)

...Quels que soient ses origines Spider-woman possède une force surhumaine. Comme son équivalent masculin, ses mains et pieds adhèrent aux murs. Elle peut également projeter des décharges bioélectriques avec ses mains.
Elle est tout d'abord recrutée par l'organisation criminelle l'Hydra, contre laquelle elle finit par se rebeller. Elle s'installe ensuite à Los Angeles ou elle devient une justicière, puis abandonne sa carrièrre masquée et devient détective. "
(Tiré de : Les chroniques Marvel de 1939 à aujourd'hui, Semic 2009)

Dans cet épisode la remettant en selle, on la retrouve un peu paumée mentalement, car celui-ci fait suite à la série "Secret invasion" (lire aussi cet article plus complet) où Brian Michael Bendis avait donné son apparence à la reine des extra terrestres envahisseurs Skrulls, qui avait néanmoins finie par être tuée par ses collègues des Nouveaux vengeurs.
Ayant vue son identité usurpée, et devenue quelque peu indésirable, elle doit alors se reconstruire... C'est à ce moment précis que commence notre histoire.

Contactée par le S.w.o.r.d (Sentient world Observation and Respons Department) elle est chargée de traquer les dernier Skrulls en présence.
Mais l'Hydra n'a pas dit son dernier mot et tente aussi de la récupérer. Quant aux Skrulls, son apparence d'ex reine ne les trompe pas longtemps.

...Alex Maleev avait déjà pu démontrer son énorme talent, entre autre sur les nombreux volumes de la série Daredevil. Il offre ici des planches de toute beauté, sur un scénario ténu tout en action. On prend plaisir à découvrir les pouvoirs mentaux de la belle brune, et sa défaillance psychologique apporte un supplément d'âme qui nous rapproche d'elle. Les méchants et lieux en présence, exotiques et singulièrement étranges (une grosse partie à Madripoor, une île imaginaire d'Asie de l'univers Marvel) rajoutent à l'attrait de ce one shot.

Exigeant donc à deux niveaux, ce récit qui aura bien fatigué nos auteurs ne verra pas immédiatement de suite directe. Ces derniers viennent néanmoins de lancer une série aux thématiques similaires chez Marvel/Icon intitulée "Scarlet" qui devrait faire parler d'elle.
Quant à Jessica , on la retrouve dans la série régulière des "New avengers" (Nouveaux vengeurs en français).

17,5/20

Analyses