samedi 27 septembre 2014

Empire of the dead : le retour de Romero

Empire of the dead T1
George A Romero - Alex Maleev
Panini comics
Sept 2014

George A Romero n'est pas un inconnu pour quiconque s'intéresse un tant soit peu au cinéma ou au zombies.
Il est le créateur de La nuit des morts vivants (1969) et donc parrain de la "mode" que l'on connait depuis presque dix ans.

Alex Maleev quant à lui est un dessinateur bulgare qui s'est fait remarquer entre autre chez Marvel avec la longue série Daredevil co-écrite avec Brian Michael Bendis. Son trait fin tramé, dans un style pouvant un peu rappeler Bill Sienckiewicz est immédiatement reconnaissable, et de grande qualité.
Sur cette nouvelle série, Le scénariste offre une sorte de suite à son propos :

New-York, dans un futur proche : la ville comme l'ensemble des pays est contaminé par les zombies, que des brigades sont chargées de maintenir parqués dans des quartiers isolés.
Penny Jones est un médecin envoyé sur le terrain pour découvrir un zombie capable de suffisamment d'intelligence, afin de promouvoir leur meilleure intégration au sein de la population.
Auprès de Paul Barnum, une main droite du maire de la ville, chargé de capturer des "schlingueurs" pour les faire se battre dans une arène construite spécialement au cœur de la grosse pomme, elle repère une ex agent des swap (brigades d'intervention) : Xavier, qui a été mordue, mais qui semble avoir gardé une grande partie de son humanité, et de son intelligence.

Le début de la quête de Xavier
©G A Romero/A. Maleev/Dark Horse- Panini comics
Le maire, Chandrake, n'est cependant pas très clair, et son neveu Bill, encore moins.  On apprend d'ailleurs très vite que ceux- ci et leur entourage sont aussi des morts-vivants à leur façon, puisqu'ils sont des... vampires.

Si certaines scènes de Empire of the dead évoquent bien sûr Walking dead, (l'arène par exemple), on n'est cependant dans une autre histoire, ne serait-ce que par l'idée d'intelligence prêtée à ces malheureux. Le comics Loving dead, dont on a déjà parlé ici, pourrait alors s'en rapprocher... mais c'est sans compter sur la troisième originalité, qui est l'inclusion de vampires au sein de cette société corrompue.
American vampire est alors la troisième référence implicite… et on se dit que George A Romero n'a finalement plus grand chose à inventer.

Mais la sauce prend néanmoins, et le dessin de Maleev rajoute à l'intérêt que l'on peut porter à ce titre.

A découvrir, pour les amateurs.

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lundi 22 septembre 2014

RASL : dérive dans d'autres dimensions


RASL, t1 : La dérive
Jeff Smith, coul : Steve Hamaker
Delcourt
Sept 2014

On connaît surtout Jeff Smith pour sa série Bone, chez Delcourt, petit personnage blanc façon Casper le fantôme, évoluant dans un univers enfantin fantastique peuplé de monstres aux yeux rouges.
9 tomes déjà parus et un succès incontestable.

Il se lance avec RASL dans un projet plus adulte, science-fiction, qui va lui permettre à n'en pas douter de s'ouvrir un lectorat plus large.

Robert est un scientifique qui travaille avec deux autre collègues sur un projet ultra secret : un bouclier anti missiles. Leur première avancée est un téléporteur qui permet d'électrifier la ionosphère.
Mais Robert est en décalage avec les vues guerrières de leur supérieur, et détruit le laboratoire avant de s'enfuir.

Deux ans plus tard, en découvrant les journaux perdus de Nikola Tesla, il a reconstruit une sorte de téléporteur et s'en sert pour passer, à son compte, d'une dimension à une autre, afin de dealer des tableaux de maîtres. Mais cela n'est pas sans risque, physique et mental, et il a dorénavant une "sirène" à sa poursuite : un gars à gueule de morue qui n'est pas là pour rigoler.


Jeff Smith choisit le principe de l'immersion immédiate pour nous faire rentrer dans son récit. La première scène nous montre le jeune RASL, aujourd'hui, errant dans le désert, blessé.
En voix off, et par images et textes évasifs, on comprend sa situation, et devinons sa quête effrénée.
Ce n'est que page 90 cependant qu'un flash-back de 4 quatre pages nous explique son passé proche.
Les pages 121-126 et 144 évoquent elles-aussi une autre faille temporelle durant la seconde guerre mondiale, élargissant le champ de ce phénomène plus ou moins maîtrisé. Et complexifiant l'intrigue.


L'anti-héros qu'est RASL, et sa petite amie Maya sont des personnages attachant. L'ambiance du petit motel où ces deux se retrouvent n'est pas sans évoquer la série "The lost room."
On accroche aussi au reste des protagonistes, dont la "sirène", sorte de chasseur de prime venue d'on ne sait quelle dimension.
Le dessin de Jeff Smith est très agréable, et sa particularité un peu cartonny ou adolescente s'accorde cependant parfaitement au scénario adulte maîtrisé de l'auteur.
Le découpage est très lisible et on arrive à la page 155 avec un pincement du au suspens.

Deux autre atomes sont prévus. On les attend avec impatience.

En 2013, Jeff Smith a remporté le Eisner award, pour le "Best Graphic Album" avec RASL.


Le blog consacré à l'auteur.

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vendredi 19 septembre 2014

Une expédition sans retour pour les romains de Marazano et Frusin ?

Pas sérieux tout ça ! : déjà deux semaines de rentrée, et pas une chronique de nouveauté à l'horizon... :-(

Pas de panique, je suis de retour.  J'ai eu quelques autres obligations entre temps.

Un hommage à peine voilé à Frazetta ?
L'expédition tome 2
le Lion de Nubie

Richard Marazano /Marcelo Frusin
Dargaud, Août 2014

Déjà chroniqué ici, le premier tome de l'Expédition avait laissé une superbe impression : Récit mélangeant aventure antique romaine et exotisme africain, avec une touche fantastique et des dessins et couleurs superbes : tout était réuni pour faire de cette série une réussite.

Ce deuxième tome ne déçoit pas.

Nous sommes toujours dans le flashback que Marcus, emprisonné dans les geôles conte à ses gardiens. Et l'approche de sa petite troupe commando en Afrique noire, menée par Oubaku, leur guide autochtone, arrive à son but.
Eux qui souhaitaient découvrir "l'Eldorado", un trésor d'une civilisation cachée, vont être capturé par une tribu et réduit en esclavage.
Seul Tiberius, perdant un peu sa tête, se converti aux rites locaux, tandis que Marcus tente de trouver un moyen de mener une révolte avec les autres esclaves présents.

Marazano poursuit sans déraper le fil de son récit, et nous transporte en peu plus vers l'étrange et le fantastique en incorporant davantage de chamanisme dans l'histoire. L'apparition de sorciers, (ci-dessous) au look un peu zombie, ajoute à cette ambiance.
... Est-on devant un comics ? devant une bande dessinée française ? le mix est parfait et je dirais plutôt comics. Mais à vous de juger. :-)

Une scène magnifique.
© Frusin/Dargaud
Un dessin tiré de l'édition N/b
du tome 1  © Frusin

Le rebondissement étonnant de la fin nous laisse un peu pantois et avide de connaître la suite.

Un beau et très bon album quoi qu'il en soit. Tous publics.

La page Facebook de Frusin, pour se régaler de dessins.

nb : les Sculpteurs de bulles (benoit Prieur) ont édité une édition limitée noir et blanc de l'épisode 1. Il est magnifique.
A voir sur son compte : https://www.facebook.com/benoit.prieur.7

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Analyses