lundi 22 septembre 2014

RASL : dérive dans d'autres dimensions


RASL, t1 : La dérive
Jeff Smith, coul : Steve Hamaker
Delcourt
Sept 2014

On connaît surtout Jeff Smith pour sa série Bone, chez Delcourt, petit personnage blanc façon Casper le fantôme, évoluant dans un univers enfantin fantastique peuplé de monstres aux yeux rouges.
9 tomes déjà parus et un succès incontestable.

Il se lance avec RASL dans un projet plus adulte, science-fiction, qui va lui permettre à n'en pas douter de s'ouvrir un lectorat plus large.

Robert est un scientifique qui travaille avec deux autre collègues sur un projet ultra secret : un bouclier anti missiles. Leur première avancée est un téléporteur qui permet d'électrifier la ionosphère.
Mais Robert est en décalage avec les vues guerrières de leur supérieur, et détruit le laboratoire avant de s'enfuir.

Deux ans plus tard, en découvrant les journaux perdus de Nikola Tesla, il a reconstruit une sorte de téléporteur et s'en sert pour passer, à son compte, d'une dimension à une autre, afin de dealer des tableaux de maîtres. Mais cela n'est pas sans risque, physique et mental, et il a dorénavant une "sirène" à sa poursuite : un gars à gueule de morue qui n'est pas là pour rigoler.


Jeff Smith choisit le principe de l'immersion immédiate pour nous faire rentrer dans son récit. La première scène nous montre le jeune RASL, aujourd'hui, errant dans le désert, blessé.
En voix off, et par images et textes évasifs, on comprend sa situation, et devinons sa quête effrénée.
Ce n'est que page 90 cependant qu'un flash-back de 4 quatre pages nous explique son passé proche.
Les pages 121-126 et 144 évoquent elles-aussi une autre faille temporelle durant la seconde guerre mondiale, élargissant le champ de ce phénomène plus ou moins maîtrisé. Et complexifiant l'intrigue.


L'anti-héros qu'est RASL, et sa petite amie Maya sont des personnages attachant. L'ambiance du petit motel où ces deux se retrouvent n'est pas sans évoquer la série "The lost room."
On accroche aussi au reste des protagonistes, dont la "sirène", sorte de chasseur de prime venue d'on ne sait quelle dimension.
Le dessin de Jeff Smith est très agréable, et sa particularité un peu cartonny ou adolescente s'accorde cependant parfaitement au scénario adulte maîtrisé de l'auteur.
Le découpage est très lisible et on arrive à la page 155 avec un pincement du au suspens.

Deux autre atomes sont prévus. On les attend avec impatience.

En 2013, Jeff Smith a remporté le Eisner award, pour le "Best Graphic Album" avec RASL.


Le blog consacré à l'auteur.

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