Héraklès,
tome 1
Edouard Cour
AKiléos, Juin 2012
Régulièrement, la bande dessinée suit des effets de mode et on retrouve en rayons des dizaines de titres surfant sur les mêmes thématiques. Celle-ci a été ainsi il y a quelques années aux Cow boys, aux Vampires, puis subrepticement, un ou deux titres ont abordé l'antiquité et le péplum. L'Age de bronze (Akileos, 2004- en cours...), et Gilgamesh (Dargaud 2004) étant deux exemples de ce que le média a pu produire de plus sympathique en la matière, même si on n'oubliera ni les séries classiques, (Alix, Murena, Vae victis, Thiresias...) ni des choses davantage placées sous le sceau de l'humour (Socrate le demi-chien,..)
Plus récemment, les récits mélant fantasy et antiquité ont débarqué et les titres sont nombreux. Zoo mag s'en est d'ailleurs fait l'écho dans un de ses derniers numéros (#42, Septembre 2012)
Heraklès en ce qui le concerne est plutôt à ranger dans la catégorie des adaptations bien senties d'oeuvres classiques : l'histoire d'Alcide d'Argolide, fils de Zeux et D'Akmène, donc demi-dieu, qui devra réussir 12 épreuves afin de prouver sa valeur et résider auprès des dieux sous le nom d'Heraklès ("la goire d'héra"). C'est une histoire connue, entre autre via le cinéma grâce aux adaptations peplum sous le titre "les douze travaux d'Hercule", d'après le nom romain du personnage.
Image tirée du blog de l'auteur ©Edouard Cour |
On pourra rapprocher cet album, tant au niveau du dessin que de sa faculté à amener du neuf avec du vieux, du "Gilgamesh" précédemment cité de Duchazeau : même finesse artistique, même savant dosage entre séreux documenté, respect des allégories et humour bon enfant.
Ce tome 1 retraçant les huit premières épreuves du demi dieu possède donc toutes les qualités du bel ouvrage : 154 pages aux couleurs étranges, tantôt tièdes ou apaisantes : vert pâle, jaune, orange, ...blanc !), recouvrant un dessin au trait charbonneux agréable, non encré. Une mise en page réussie, au rythme soutenu, sans fausses notes. Le tout sur un papier fortement gramé, et dans un format roman graphique.
Telle est la teneur de cet Héraklès d'Edouar Cour, jeune designer graphiste de talent qui signe là son premier album BD.
On attend la suite, pour la savourer et la ranger en bonne place auprès d'oeuvres du même tonneau*
(* Et pourquoi pas, malgré un registre plus fouillé, auprès du superbe "Grangousiers", de Gabriel Delmas, lui aussi graphiste.)
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