lundi 4 novembre 2013

Un Havre de paix pour Lucia ? pas si sûr.


Lucia au Havre
Alep/deloupy
Jarjille Sept 2013

Lucia, c'est la patronne de la librairie L'introuvable, à Saint-Etienne.
Les éditions Jarjille nous ont déjà gratifié de trois bons albums mettant en scène cette librairie et l'équipe qui y travaille. 
Ici, on laisse Saint Etienne pour le Havre, où Lucia profite d'une visite à une amie, elle aussi libraire, et du festival Polar local, pour lui amener un stock de livres.

Fabienne, un peu plus jeune qu'elle, est avec Dominique depuis peu et vont se marier dans les jours qui viennent.
Mais un livre, apporté par son amie, qui s'avère avoir été écrit quelques années auparavant par Dominique, amène la suspicion de Lucia qui se met à éprouver d'étranges pressentiments au sujet de celui-ci. 
Il se pourrait que Dominique ait des projets moins heureux pour Fabienne qu'il n'y paraisse…
En effet, d'autres femmes ont au préalable partagé sa vie, mais sont mortes dans d'étranges circonstances.
Une enquête va alors commencer.

Si Alep et Deloupy nous avaient habitué à des récits mettant en avant des hommages à leurs maîtres en bande dessinée, et plus particulièrement à Hergé, dans les précédents albums de ce que l'on peut appeler une "série" (personnages récurrents, thématique de la librairie de bande dessinée et des livres…), on est à la fois heureux et curieux de découvrir ce nouveau chapitre mettant en scène un des antagonistes, dans une histoire se déroulant dans un décor hors région Rhône-alpes.
Et même si dans "Faussaires", les auteurs nous avaient fait voyager à Angoulème, c'est tout un pan de la culture du nord qui nous est ici dévoilé. (Appartement d'Auguste Perret, architecte local, ballade dans les rues et sur le festival Polar à la plage1…)
C'est ce que l'on aime chez Alep et Deloupy : voyager. 

Jean-Claude Denis ? Non, mais un style proche.
Et si on trouvera, plus particulièrement dans cet album, (cartonné, soit dit en passant*), un air de Jean Claude Denis, tant dans le dessin, très rond, que dans le ton (narration fluide, psychologie et humanité des personnages), cela ne constituera pas un point négatif, bien au contraire, puisque l'on situera encore davantage le duo d'auteurs dans la lignée française des bons auteurs de bande dessinée modernes classique. (On reste sur un format, qui, s'il aborde une taille carrée, garde bien ses 47 pages.)

Périple réussi donc pour Lucia, et pour Jarjille, avec un récit qui pourrait tout aussi bien fonctionner en salle cinéma art et essai.


(*) Jarjille prévoir d'ailleurs de proposer cette maquette aux précédents volumes lors de leur réédition.

©Toutes images : Jarjille/Alep/Deloupy

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