Luna Park
Kevin Baker/Danijel Zezelj
Vertigo/Panini comics Nov. 2011
On parlait il y a peu du Royaume de Borée de Jacques Terpant, adapté de Jean Raspail... et on faisait allusion à une frontière lointaine, floue, où le danger guette et les limites sont peu sûres...
Et bien Luna park, un super graphic novel sorti ce mois-ci chez Panini (Vertigo), apporte un peu de cette ambiance, en y ajoutant un autre goût amer qui avait déjà été ressenti avec une oeuvre du même tonneau, et comme par hasard aussi nimbée de culture "nordique". Il s'agit de Sauna (2008), un film de Antti-Jussi Annila.
Dans ce film d'épouvante indépendant, angoissant mais tourné comme un Bergmann, une troupe militaire volontaire se baladait au XVIe siècle (enfin, supposé) dans des tourbières, perdue dans des steppes trop lointaines pour être cartographiées, jusqu'à un inquiétant village où un esprit maléfique dont le lieu de culte s'avère être le sauna, à l'extérieur du village rôdait.
Sauna en béton, posé au beau milieu d'un étang...
Luna Park parle de Coney Island (New York), et de ses parcs d'attractions usés, où Alik Strelnikov, ancien militaire russe ayant combattu en Tchéchénie s'est exilé pour finir misérablement à la solde de la mafia de Brooklyn.
Mais Luna park parle surtout de sa relation désespérée avec Marina/Mariam/Milochka et aussi de...sauna, comme l'une des portes d'entrée avec le "Hellgate" , autre lieu magique (la porte du diable) vers la rédemption. ...Etrange, non ?
D'autant plus étrange que les délires réalité/cauchemars qui guideront le lecteur et ce personnage central jusqu'au dénouement de l'histoire font penser au même procédé utilisé dans le film d' Anti-Jussi Anila. Avec les mêmes thématiques de souvenirs enfouis et rejetés, de destins croisés et de réalités distordues. Les mêmes relations à l'armée, à la guerre, aux chevaux, aux épées...
On connaissait Danijel Zezelj, dessinateur d'origine croate par les publications de l'éditeur Isérois Mosquito : "Sex et violence" (2011), Rêve de béton, Congo Bill, Rex, Presque le paradis, La mort dans les yeux, le Rythme du coeur"...Aussi, vu leur nombre, il est d'autant plus inconcevable que sa présentation dans ce roman graphique Panini de traduction américaine n'en pipe pas mot, en ne citant que ses titres américians. Un coup dans le dos entre maisons d"édition françaises qu'on a du mal à digérer alors que ce dessinateur au trait intéressant et personnel mérite toute l'attention du public. (...)
Kevin Baker quant à lui est un auteur New-Yorkais qui fait ses premiers pas réussis dans le roman graphique avec ce titre sulfureux, dénonçant au passage la politique de la "grande" russie et ses guerres, dont celle en Tchétchénie.
On plonge à reculons dans cette balade empoisonnée, surfant au niveau ambiances entre le roman noir d'un Raymond Chandler et son détective Marlowe, la poisse d'un autre film d'épouvante hanté par les parcs d'attractions : "Carnival of souls" (1962), et donc "Sauna", cité plus haut.
De belles références pour un thriller fantastique de qualité.
Daniel Zezlj chez Mosquito : http://www.editionsmosquito.com/auteur.php?id=27
La critique de Sauna sur : http://www.excessif.com/cinema/critique-sauna-4708519-760.html
La critique de Carnival of souls sur : http://www.horreur.com/critique-898-carnival-of-souls.html
Kevin Baker/Danijel Zezelj
Vertigo/Panini comics Nov. 2011
On parlait il y a peu du Royaume de Borée de Jacques Terpant, adapté de Jean Raspail... et on faisait allusion à une frontière lointaine, floue, où le danger guette et les limites sont peu sûres...
Et bien Luna park, un super graphic novel sorti ce mois-ci chez Panini (Vertigo), apporte un peu de cette ambiance, en y ajoutant un autre goût amer qui avait déjà été ressenti avec une oeuvre du même tonneau, et comme par hasard aussi nimbée de culture "nordique". Il s'agit de Sauna (2008), un film de Antti-Jussi Annila.
N'entrez pas dans le sauna !... |
Dans ce film d'épouvante indépendant, angoissant mais tourné comme un Bergmann, une troupe militaire volontaire se baladait au XVIe siècle (enfin, supposé) dans des tourbières, perdue dans des steppes trop lointaines pour être cartographiées, jusqu'à un inquiétant village où un esprit maléfique dont le lieu de culte s'avère être le sauna, à l'extérieur du village rôdait.
Sauna en béton, posé au beau milieu d'un étang...
Luna Park parle de Coney Island (New York), et de ses parcs d'attractions usés, où Alik Strelnikov, ancien militaire russe ayant combattu en Tchéchénie s'est exilé pour finir misérablement à la solde de la mafia de Brooklyn.
Mais Luna park parle surtout de sa relation désespérée avec Marina/Mariam/Milochka et aussi de...sauna, comme l'une des portes d'entrée avec le "Hellgate" , autre lieu magique (la porte du diable) vers la rédemption. ...Etrange, non ?
D'autant plus étrange que les délires réalité/cauchemars qui guideront le lecteur et ce personnage central jusqu'au dénouement de l'histoire font penser au même procédé utilisé dans le film d' Anti-Jussi Anila. Avec les mêmes thématiques de souvenirs enfouis et rejetés, de destins croisés et de réalités distordues. Les mêmes relations à l'armée, à la guerre, aux chevaux, aux épées...
On connaissait Danijel Zezelj, dessinateur d'origine croate par les publications de l'éditeur Isérois Mosquito : "Sex et violence" (2011), Rêve de béton, Congo Bill, Rex, Presque le paradis, La mort dans les yeux, le Rythme du coeur"...Aussi, vu leur nombre, il est d'autant plus inconcevable que sa présentation dans ce roman graphique Panini de traduction américaine n'en pipe pas mot, en ne citant que ses titres américians. Un coup dans le dos entre maisons d"édition françaises qu'on a du mal à digérer alors que ce dessinateur au trait intéressant et personnel mérite toute l'attention du public. (...)
Une influence, ou juste.. un souvenir flou ?... |
Kevin Baker quant à lui est un auteur New-Yorkais qui fait ses premiers pas réussis dans le roman graphique avec ce titre sulfureux, dénonçant au passage la politique de la "grande" russie et ses guerres, dont celle en Tchétchénie.
On plonge à reculons dans cette balade empoisonnée, surfant au niveau ambiances entre le roman noir d'un Raymond Chandler et son détective Marlowe, la poisse d'un autre film d'épouvante hanté par les parcs d'attractions : "Carnival of souls" (1962), et donc "Sauna", cité plus haut.
De belles références pour un thriller fantastique de qualité.
Daniel Zezlj chez Mosquito : http://www.editionsmosquito.com/auteur.php?id=27
La critique de Sauna sur : http://www.excessif.com/cinema/critique-sauna-4708519-760.html
La critique de Carnival of souls sur : http://www.horreur.com/critique-898-carnival-of-souls.html
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