Couverture unique pour la France |
Karl Kerschl
Lounak sept 2016
Oyé oyé ! On avait déjà eu du nez en orientant un faisceau de lumière sur le premier tome de cette oeuvre particulière, à l'occasion de la première chronique concernant les éditions canadiennes Lounak, mais sans sa lecture effective, (mea culpa), il m'aura fallu attendre l'opportunité de ce deuxième volume pour bien comprendre l'enthousiasme généré outre atlantique par ce petit trésor.
Le format cartonné à l'italienne s'ouvre, et déjà on remarque la qualité du papier utilisé : légèrement jauni, épais...un petit air de parchemin qui donne le ton. Puis la belle vue aquarellée unicolore dans des tons verts pâle, d'un lion surplombant une citée en feu dans une plaine, étonne. Et l'on entre enfin dans l'histoire, ou ce que l'on croit être une histoire "classique". Mais il n'en est rien. En effet, très vite, la première impression d'originalité est surpassée par la forme : Charles Christopher est constitué d'un ensemble de strips, et ceux-ci ont la particularité de s'assembler comme un puzzle, série par série, dans un rythme bien déterminé.
©Karl Kerschl/Lounak |
On découvre d'abord une scène se déroulant dans la cité, vue par deux chats de gouttière. Puis des scènes de forêts, où un panel d'animaux nous est présenté. Leur petite vie tranche avec ce que l'on peut connaitre d'autres séries animalières, dans ce que les dialogues de chacun possèdent de philosophie et d'humour décalé. Un lien entre ce qu'exprime les animaux et ce que l'auteur souhaite amener comme ambiance. A ce stade, on hésite entre un rappel des Boondocks (Aaron Mc Gruder, 6 albums chez dargaud 2001-2006) ) et Bêtes de somme (Dorkin/Thompson, 2012 chez Delcourt), mais l'intégrale des strips de Peanuts, de Marc Schultz, en format à l'italienne, chez Dargaud est aussi une référence qui vient ... à l'esprit., justement à cause de celui-ci. ;-)
©Karl Kerschl/Lounak |
Enfin, une autre série de strips concerne d'autres animaux, parqués dans un cirque aux faubourg de la cité. Présentée sous un titre : " L'histoire de Vivol et moonbear" celle-ci constitue le pendant des déboires de Charles Christopher, et on comprend rapidement que les deux sont destinées à se rejoindre.
©Karl Kerschl/Lounak |
A découvrir absolument, et tous publics, même si le ton choisi et les nombreuses références implicites trouveront encore davantage d'écho auprès des amateurs de narration graphique indépendante.
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